Yubibop a l’avenir des robots en main

La startup Yubibop doit voir le jour en février. Sa vocation ? Commercialiser la célèbre main robotisée aux performances inégalées, fruit de vingt-cinq ans de recherche menée par le laboratoire Pprime.

Romain Mudrak

Le7.info

Elle bouge comme une main humaine… Une équipe de chercheurs poitevins de l’Institut Pprime (CNRS) planche sur un outil de préhension robotisé depuis… 1996 ! Nous en avons déjà parlé dans nos colonnes. Aujourd’hui, une nouvelle étape de cette aventure scientifique est engagée avec la création de la startup Yubibop dont l’objectif est de commercialiser cet équipement de pointe auprès des industriels français et étrangers.

Elsa Vulliez, fille du concepteur en chef de cette innovation Philippe Vulliez, a mis la main à la pâte pour lancer les opérations. Ingénieure de formation, elle a travaillé dans la conception et la R&D industrielle avant d’obtenir un master en droit de la propriété intellectuelle plutôt intéressant pour réussir un transfert de technologie comme celui-ci. Impossible pour elle de laisser ce projet au placard : « J’ai grandi avec cette main. J’ai vu les premières pièces entassées sur le bureau de mon père à la maison ! » Aujourd’hui à la retraite, Philippe s’investit à fond cette nouvelle aventure, tout comme son épouse Catherine, qui s’occupe du volet administratif.

Une dextérité à toute épreuve

Cette main robotisée est dotée de seize articulations autonomes (22 si on compte le bras) qui lui permettent de réaliser des mouvements impossibles pour d’autres engins. « La dextérité c’est la force de cette main qui peut visser et clipser des éléments même dans un environnement restreint », note Elsa. Cet outil de préhension adapte la pression exercée à la matière. Sur des vidéos de démonstration (lien à retrouver sur Le7.info), on peut ainsi le voir saisir un ballon de baudruche sans le faire exploser. En outre, il est capable de prendre les objets qu’on lui tend et de les transmettre parce qu’il réagit au toucher. « Inutile de changer de préhenseur pour changer de production, il suffit d’utiliser les outils faits pour la main humaine. C’est un gain de temps pour les industriels », assure Philippe Vulliez.

La future gérante de Yubibop (l’entreprise sera immatriculée en février) voit loin. Ce robot a vocation à remplacer la main humaine pour les gestes pénibles et ainsi éviter tout risque de troubles musculo-squelettiques. Il va aussi assister les opérateurs lorsqu’une troisième main forte est nécessaire. « On a également identifié des télé-opérations en milieux dangereux. » Tous les développements supplémentaires seront réalisés en partenariat avec l’équipe de Pprime. Formation, programmation et peut-être même à terme le pilotage à distance pourront s’effectuer à travers un jumeau numérique, domaine d’expertise du laboratoire Mach4 lancé en collaboration avec la société Iteca. Les planètes sont alignées. Elsa Vulliez fera des pieds et des mains pour réussir.

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