« A quoi bon ? »

Le Regard de la semaine est signé Ilham Bakal.

Le7.info

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Au réveillon, nous avons eu les vœux, les embrassades à demi-autorisées, quasi frauduleuses, nous avons dressé notre liste de résolutions. Pour d’autres, il y a ce fameux « à quoi bon ? », discret et pourtant présent. Et puis il y a ceux et celles qui ne lâchent rien, comme les associations qui œuvrent en faveur du bien-être des enfants. C’est le cas de l’Unicef 86, avec laquelle je collabore en solo ou en duo avec mon mari Toma Sidibé depuis un an et demi. Malgré la crise qui nous prive du non-indispensable, elles œuvrent pour le développement et les apprentissages, la reconnaissance des droits de l’enfant, l’accessibilité à la culture dans la Vienne et partout ailleurs. Chaque fois, j’ai été heureuse d’être aux côtés des bénévoles à l’occasion du Concours de plaidoyer des lycéens de Grand Poitiers, du Mois des droits de l’enfant -avec Seve et les écoles de Breuil-Mingot et Micromégas- ou de la Journée internationale des filles à la Maison des étudiants, pour le droit au consentement. Dans cette crise si particulière, l’Unicef est une structure faite de bénévoles dévoués, persévérants et actifs, sans lesquels toutes ces actions n’auraient pu se réaliser.

Lors de l’assemblée générale d’Unicef France, à Poitiers, j’ai découvert que ce fameux « à quoi bon ? » se cache aussi dans les dons que nous choisissons de faire. Certaines guerres n’ont toujours pas d’armistice et les enfants sont les premières victimes, souvent de façon violente, un bras, une jambe parfois deux perdus. Les enfants grandissent malgré leur handicap et… les attelles doivent aussi suivre leur croissance. C’est un problème financier. Dans certains pays où la guerre perdure, plusieurs millions sont nécessaires pour permettre à des milliers d’enfants de pouvoir marcher ou d’utiliser leur bras. C’est le cas du Yémen comme l’a dit à juste titre Philippe Duamelle, représentant de l’Unicef sur place. Et là ce 
« à quoi bon ? » saisit malheureusement beaucoup de donateurs alors que les enfants continuent de grandir. Peut-on les abandonner, les laisser livrés à eux-mêmes face à cette incroyable injustice qu’est la guerre, qu’importe sa durée ? Est-ce aux enfants de payer de leur corps le fait que les chefs d’État n’arrivent pas à trouver la paix. Évidemment non. C’est pourquoi je me tourne vers les lecteurs de cette chronique. Si le cœur vous en dit, faites un don pour l’Unicef, en particulier pour le Yémen. Histoire de dire non à ce fameux « à quoi bon ? ».

#TousUnicef

CV express
Ancienne ingénieure informatique au CNRS dans l’aérospatiale pour devenir, au grand dam de ses parents immigrés marocains,saltimbanque en mode « couteau-suisse artistique » désireuse de parsemer des poussières d’étoiles plein les yeux en brûlant les planches, en dévorant les bibliothèques ou en se baladant de studios de musique en plateaux de tournage.

J’aime : la terre de mes grands-parents au Maroc face à l’océan Atlantique, rêver et surprendre, les histoires de personnes banales qui font des choses incroyables, l’humour (marocain, ça va sans dire), faire rire les gens, les mélodies de mon mari, les câlins-poèmes de ma fille, mes moments en famille, de bons repas avec de bonnes personnes, les anecdotes de ma mère.

J’aime pas : l’injustice, les discriminations, toutes les violences,notamment celles faites aux enfants et contre les femmes, la pollution et ce salaud de plastique, la mauvaise foi, la manipulation et les psychopathes. 

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