Une jeune fille qui va bien, la résistance insouciante

Alors que se prépare la Shoah, une jeune fille juive poursuit ses rêves de théâtre, dans l’insouciance de ses 19 ans. Pour son premier film comme réalisatrice, Sandrine Kiberlain signe un portrait très touchant. Rebecca Marder y est épatante.

Steve Henot

Le7.info

Paris, été 1942. L’étau se resserre autour de la communauté juive, contrainte de se plier aux nouvelles règles imposées par les Nazis. Sans rien ignorer de la menace qui pèse sur elle et sa famille, Irène est décidée à poursuivre ses rêves : devenir comédienne, trouver l’amour et surtout, mener sa vie selon ses envies. A la dureté de l’Occupation, la jeune fille de 19 ans entend opposer son éternel sourire.

Inspirée par son propre parcours d’aspirante comédienne et par l’histoire de ses aïeuls, Sandrine Kiberlain accouche d’un premier film original. Avec Une jeune fille qui va bien, la réalisatrice se risque à conjuguer la tragédie historique avec la légèreté de la jeunesse, en particulier de son héroïne. Le pari est réussi, grâce à une construction dramaturgique bien amenée -quitte à parfois « invisibiliser » le contexte- et surtout, à l’interprétation solaire de Rebecca Marder dans le rôle d’Irène. La pensionnaire de la Comédie française illumine chaque plan, par la candeur et la fougue qu’elle insuffle à son personnage. Le regard porté sur elle, empli de modernité, et la partition musicale accompagnent avec justesse son élan de vie salvateur. Lequel résonne ici comme un ultime acte de résistance face à la peur, à l’oppression et aux heures les plus sombres de l’histoire. Un hymne vibrant à la jeunesse, à la vie, envers et contre tout. Vraiment touchant.

Drame de Sandrine Kiberlain, avec Rebecca Marder, André Marcon, Anthony Bajon (1h38).

DR

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