Autoroute Poitiers-Limoges : le non… mais du Département

En l'état, le Conseil départemental ne valide pas le projet d'autoroute entre Poitiers et Limoges. Les élus ont adopté une motion tout en nuances ce matin en commission permanente.

Arnault Varanne

Le7.info

Le Département a adopté ce matin une motion défavorable au projet d’autoroute 147 entre Poitiers-Limoges, dont la concertation publique se termine dimanche 20 mars. Les trente-deux élus de la majorité départementale ont voté pour, leurs six collègues de Vienne en transition contre ; enfin le binôme Aline Fontaine-Anthony Brottier s’est abstenu. Au final, c’est Lydie Noirault (canton de Civray) qui a le mieux résumé la teneur des débats en questionnant Alain Pichon dans ces termes : « Si l’Etat reprend toutes nos revendications, ça veut dire que nous serons pour le projet, alors ? » Réponse un peu embarrassée du président de la collectivité : « On en rediscutera… » Car les conditions fixées par le Département (prise en compte de l’aménagement de l’entrée sud-est de Poitiers, absence de visibilité sur le financement public, augmentation du trafic dans les bourgs de Fleuré et Lussac…) ne représentent pas un casus belli.

La position des quatre élus de Vienne en transition semble de fait plus tranchée. « Ce projet nous paraît anachronique. Tout a changé en quarante ans. La concession autoroutière est un modèle du passé dans lequel l’usager n’est pas le gagnant. Et le tour de table financier est imbouclable », persifle Ludovic Devergne (Poitiers-2). Sa collègue Florence Harris (Poitiers-3) aurait aimé que la motion intègre « les alternatives à la voiture ». A contrario, Aline Fontaine (Poitiers-1) invite les élus à « passer de la concertation à l’action et à l’engagement » et déplore, au passage, « l’inconvénient non négligeable du scénario alternatif : l’absence de calendrier et de plan de financement bouclé avec un engagement concret des parties prenantes ». Au final, c’est l’Etat qui tranchera avant l’été en faveur ou non du projet d’autoroute A147. La Commission nationale du débat public doit rendre sa copie dans les semaines à venir.

A lire aussi : Le débat est ouvert

À lire aussi ...