Ambulance, dérapage contrôlé

Afin de financer des soins pour sa femme, un ex-militaire américain participe à un braquage mené par son frère adoptif. Comme à son habitude, Michael Bay accouche d’un film dénué de finesse, mais suffisamment enlevé pour contenter les amateurs d’action débridée. Pas son plus mauvais.

Steve Henot

Le7.info

Will Sharp est dos au mur. Sa femme est atteinte d’un cancer et il n’a pas les moyens de lui financer le traitement expérimental qui pourrait lui permettre de guérir. Il se résout alors à demander l’aide de Danny, son frère adoptif et expert en… braquages. Ce dernier l’invite à l’accompagner dans son prochain casse -qui doit être son plus gros coup- et à partager le butin. Mais l’opération tourne au vinaigre : les deux hommes se retrouvent poursuivis par la police de Los Angeles, au volant… d’une ambulance, et avec deux otages à bord.

Mêlant braquage sur fond d’histoire filiale et course-poursuite effrénée à la Speed (le film de 1994), la dernière production de Michael Bay ne brille pas vraiment par son originalité ni par sa profondeur. Truffé d’invraisemblances et de faux-raccords frappants, son Ambulance est à prendre, au mieux, tel un plaisir coupable. Avec ses gros sabots, le cinéaste américain a surtout à cœur de filmer de la tôle froissée, du fracas et des fusillades sous tous les angles possibles, au risque d’abuser des techniques de tournage émergentes (les prises de vue au drone, certes spectaculaires, ne racontent rien). Là encore, en matière d’action et de cascades, il ne propose pas grand-chose de novateur. Ceci étant dit, il faut lui reconnaître d’imprimer au récit un rythme, une dynamique certaine par cette caméra en mouvement constant, malgré une durée -2h16- qui aurait pu être raccourcie. Et, plus inattendu, de proposer enfin un rôle féminin à la hauteur : de l’otage distante du début, le personnage de l’ambulancière se mue en véritable héroïne du film dans un final plein de résilience. Une figure loin des standards machistes auxquels Bay nous avait habitué (Transformers en tête). Comme quoi, on peut encore avoir espoir en son cinéma.

Action de Michael Bay, avec Jake Gyllenhaal, Yahya Abdul-Mateen II, Eiza Gonzalez (2h16)

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