Ukraine : les communes en première ligne

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les collectivités se mobilisent pour envoyer des dons vers l’Europe de l’Est et accueillir les réfugiés. Sans compter ni l’énergie déployée ni l’argent dépensé. Pour l’instant...

Arnault Varanne

Le7.info

Depuis le milieu de semaine dernière, le gymnase du Sanital, à Châtellerault, sert de « sas » à des familles ukrainiennes déracinées. Proche de l’autoroute et spacieux, l’équipement prêté par la Ville a accueilli ses premiers bénéficiaires, temporaires puisqu’ils ne restent que deux ou trois jours. Sollicité par l’Etat, comme ses collègues de Poitiers, Chasseneuil(*) et Montmorillon avec lui, Jean-Pierre Abelin joue le jeu de la coopération sans barguigner. « On va bientôt annoncer la mise à disposition de places d’hébergement plus pérennes dans l’ancienne maison de retraite de l’hôpital, prolonge l’élu. Il faut se préparer à ce que ça dure quatre, cinq, six mois. » La centaine de repas préparés chaque jour est, là aussi, assurée par la commune via sa cuisine centrale. A ses frais.

« Des chevilles 
ouvrières »

« Aujourd’hui, les élus locaux sont les chevilles ouvrières du dispositif mis en place par l’Etat », remarque l’Association des maires de la Vienne. Il n’est pas forcément question de savoir qui paie, mais ça viendra ! » 
L’Etat a mandaté Audacia et la Croix-Rouge pour assurer l’accueil et l’accompagnement des familles en provenance d’Ukraine, deux structures qui ont embauché des salariés pour cette mission. Et les collectivités dénichent des logements, qui dans des résidences services, qui dans le parc social d’Ekidom s’agissant de Grand Poitiers... La plateforme mise en place par la préfecture compte 235 places proposées par les communes et 319 par des particuliers (à fin mars). Mais la tendance est plutôt à l’hébergement dans des maisons ou appartements indépendants.

« Un maillage très fin »

A titre d’exemple, Neuville a réhabilité une maison du cœur de ville pouvant héberger entre dix et douze personnes, là encore en faisant appel aux bonnes volontés. C’est d’ailleurs l’une des marques de fabrique depuis le 24 février. La Protection civile de la Vienne a croulé sous les dons des particuliers et des... communes pendant les premières semaines du conflit 
(120 tonnes de matériels), au point d’organiser trois convois vers l’Ukraine et les pays voisins. 
« Les collectivités locales nous permettent d’avoir un maillage très fin », a reconnu le préfet Jean-Marie Girier, au moment de l’inauguration du centre d’accueil du gymnase des Ecossais, à Poitiers. Vêtements, jouets, électroménager... Les communes servent là aussi de porte d’entrée pour leurs généreux administrés.

(*)Les locaux appartiennent à l’Afpa et abritent déjà un Centre de préparation au retour, dont nous avons parlé dans Le Technopolitain de février. 

À lire aussi ...