Les Mandragores, 
comme les garçons

Le 7 consacre cette saison une série aux supporters. Nouvel épisode avec les fans du Stade poitevin rugby, en particulier de sa section féminine. Au bord du terrain, les Mandragores reçoivent à chaque match un soutien égal à celui des garçons.

Steve Henot

Le7.info

Il est présent à chaque match à la maison, et quasi de tous les déplacements. Des équipes masculines comme des féminines. Et pour cause, Jean-Luc Boutin est le « Monsieur Vidéo » du Stade poitevin rugby depuis maintenant plusieurs saisons. « Je filme les matchs et donne les enregistrements aux coachs pour qu’ils les analysent », explique le bénévole, dont le fils occupe les mêmes fonctions au club de Joué-les-Tours. L’initiative reste rare dans les clubs de Fédérale 2.


Depuis deux ans, cet amateur de nouvelles technologies diffuse des rencontres en direct, sur Twitch. Parfois avec des commentateurs à ses côtés. Comme les pros ! « J’ai découvert la plateforme pendant les confinements. Au moins, elle ne nécessite pas d’avoir un compte pour voir les matchs en live. C’est la plus pratique, celle qui fonctionne le mieux. » Le dernier match des Mandragores, à Biarritz (6-18), a été plutôt bien suivi : 250 spectateurs uniques et une moyenne de 97 viewers en simultané. « Ça fédère les supporters et fait plaisir aux filles, qui sont diffusées comme les garçons. Le club s’efforce de les mettre au même niveau. »


« C’est beau 
ce qu’elles font »

« Moi, ça m’embêterait de suivre les matchs sur mon écran ! » Partie en covoiturage, Sandra Berra était du déplacement à Biarritz, pour encourager les Mandragores. Louane, sa fille de 18 ans, y évolue au poste d’arrière depuis le début de saison. « Quand elle met un essai, je suis folle, sourit la maman. Au coup de sifflet final, j’ai presque plus pleuré qu’elle ! C’est beau ce qu’elles font… » Comme à son habitude, Sandra a pris des photos qu’elle a partagées sur le groupe Facebook -« très actif »- des supporters. Son seul regret à l’issue du match :
ne pas avoir pu célébrer la victoire avec l’équipe, dans un minibus, sur le trajet du retour. « Je veux toujours vivre le truc à 100% ! »


Elle a découvert le rugby par son mari, ex-joueur et désormais entraîneur du PEC rugby. « Je l’ai suivi sur ses matchs et ça m’a plu. J’ai même tenu la buvette. » Aujourd’hui, elle prend du plaisir à partager cette passion avec sa joueuse de fille. « Elle ne me le dira pas, mais les gamins aiment bien quand leurs parents les suivent jusqu’au stade, confie Sandra. Des fois, elle me dit : « Maman, je ne t’ai pas entendue ! ». » La supportrice s’attend encore à vivre de belles émotions d’ici la fin de saison. « Je suis en train de faire un t-shirt pour le prochain match. Je crois à la victoire, elles sont capables d’aller au bout ! » Jean-Luc, lui, va savourer. A 64 ans, après une quinzaine d’années de bénévolat au club et de nombreux week-ends passés sur le pont, il a décidé de passer la main en fin de saison. « J’ai envie de profiter un peu…, confie-t-il. Mais je resterai le premier supporter du Stade poitevin ! ».

DR - Sandra Berra/Facebook

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