Le secteur du bien-être entre deux eaux

Si un besoin de se recentrer sur soi s’est manifesté au sortir des confinements, la tendance peine à se traduire dans les instituts de soins esthétiques et centres d’activités liées au bien-être, qui n’ont pas retrouvé leur niveau de fréquentation d’avant-Covid.

Steve Henot

Le7.info

Les deux séances de découverte ont permis d’attirer quelques curieux. Peut-être de futurs adhérents qui intégreront les groupes à la rentrée. « Mieux vivre par la sophrologie Poitiers » l’espère. Comme de nombreuses associations, elle déplore une nette baisse de ses effectifs cette saison. « On n’a quasiment pas pu faire de séances pendant deux ans, rappelle Benoît Weeger, le président. On a perdu entre 30 et 40% d’adhérents. » 


Mais la sophrologie -approche qui vise à développer une conscience plus positive- n’a jamais été autant 
« dans l’air du temps ». « Ça correspond à un certain besoin des personnes de se recentrer sur elles-mêmes, observe Benoît Weeger. Nos quatre groupes ont été assidus toute l’année, l’association va sûrement s’étoffer à la rentrée. » Dans son institut de beauté bio installé à Poitiers, Anne-Laure Mary dresse le même constat : « Je fais davantage de soins, les gens en ont besoin. Ils s’autorisent à en offrir à leurs proches, par le biais de bons-cadeaux. »


Pressions de toutes parts

Pour autant, l’esthéticienne relève un paradoxe. « Je n’ai pas récupéré ma clientèle d’avant-Covid. Des clientes venaient de loin, de Châtellerault, je ne les vois plus aujourd’hui. Les personnes font davantage attention à leurs déplacements. » D’autant plus au moment où le prix du carburant reste élevé. Les périodes de confinement ont aussi changé la donne dans les commerces. « On subit plus que jamais la concurrence d’Internet sur les produits, relève la gérante de Naturelle Anne L’Or. Et avec la guerre en Ukraine, il y a l’inflation, jusqu’à 5% sur certains produits, que je suis obligée de répercuter sur nos prix. »


De quoi s’inquiéter pour un certain nombre d’instituts ? 
« Il n’y a pas à ce stade de signe d’une vague de faillites à venir », assure la Confédération nationale artisanale des instituts de beauté (Cnaib-spa). Le nombre de défaillances d’entreprises s’élève à près de 31 000 sur les douze derniers mois, soit +7,4% par rapport à mai 2020-avril 2021. Un chiffre qui doit être interprété avec précaution, le « faible » nombre de défaillances observées sur la période de référence s’expliquant par la fermeture temporaire des tribunaux de commerce ainsi que par les mesures de soutien en trésorerie qui ont permis d’éviter des cessations de paiement. Pour autant, la vigilance reste de mise. « Plusieurs instituts ont fermé au cours des derniers mois sur Poitiers, indique Anne-Laure Mary, qui représente la Cnaib-spa dans le département. Il y en aura d’autres, notamment en raison du PGE qu’il faut rembourser et qui nous empêche d’investir. »


Mieux vivre par la sophrologie Poitiers, infos au 06 21 82 28 82 ou sur sophrologie-poitiers.com.

Naturelle Anne L’Or, infos au 05 49 03 35 69 ou sur 
naturelle-annelor.com.


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