Jurassic World, les dents de l’amer

Cohabitant désormais avec l’humanité, les dinosaures sont à nouveau convoités par une société de biotechnologie peu scrupuleuse. Plus de dinos et toujours moins de frissons. C’est ce qu’il faut retenir de ce Jurassic World : Le Monde d’après, une suite aussi creuse qu’indigeste.

Steve Henot

Le7.info

Quatre ans après la catastrophe d’Isla Sorna, les dinosaures cohabitent tant bien que mal avec les humains. Les accidents se multiplient, le braconnage explose, le marché noir se développe… Et une grave crise s’annonce : des super-sauterelles sont apparues, dévastant des champs de blé et menaçant la récolte mondiale. Tout converge vers Biosyn, société de biotechnologie ayant établi une réserve de dinosaures en Italie. Son but affiché ? Etudier le génome des grands sauriens, dans l’espoir de guérir de nombreuses maladies. Mais de vieilles connaissances vont découvrir que les intentions de l’entreprise sont tout autres…

La conclusion du dernier épisode (Jurassic World : Fallen Kingdom, 2018) laissait penser que l’on verrait les héros tenter d’endiguer la prolifération des dinos dans la ville et ainsi, réparer leur bêtise dans une suite. Il n’en est rien, ce Monde d’après ne faisant que rejouer, encore, la même histoire : un nouveau parc -pardon, une réserve- à reptiles a été ouvert et rien ne s’y passe comme prévu… Colin Trevorrow, déjà aux manettes sur Jurassic World (2015), assume ce recyclage jusqu’à faire revenir les anciens héros du Jurassic Park de 1993. Cette grande réunion de famille se révèle contre-productive : l’intrigue part dans tous les sens, sans trop se soucier de la cohérence ni prendre la peine de développer ses personnages ou ses thématiques. Entre les lignes (de dialogue), on perçoit comme un aveu -qui a au moins le mérite de la modestie- de ne pouvoir égaler le chef-d’œuvre de Steven Spielberg. Difficile de lui donner tort tant sa mise en scène est dénuée d’intérêt, sans parler du montage approximatif des séquences d’action. Les dinosaures ne font plus peur ni n’émerveillent, et l’apparition anecdotique des nouvelles espèces ne suffit même plus à divertir. C’est simple, la saga Jurassic a perdu de son âme et est devenue ce qu’elle dénonce depuis 30 ans, à savoir une bête pompe à fric. Ce Monde d’après a de quoi rendre amer…

Action de Colin Trevorrow, avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Laura Dern (2h26)

DR

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