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Depuis fin 2019, un groupe d’étudiants de l’Ensma s’est lancé dans la construction (presque) intégrale de son propre avion biplace. Nouvelle étape : l’assemblage des instruments de bord… et une annonce particulière !
L’aérodrome de Châtellerault n’a plus de secret pour Pierre Aoun et Thibaud Buchy. Les deux étudiants en deuxième année à l’Isae-Ensma travaillent d’arrache-pied sur la construction du Pioneer 300 Kite. Début juin, ils ont enfin reçu les éléments du tableau de bord. Un nouveau tournant pour le projet. Deux petits rectangles de 20 centimètres de long… qui contrôleront l’ensemble de l’avion. « C’est un choix mûrement réfléchi : toutes les commandes seront centralisées sur les écrans, ce qui facilitera le pilotage, et donc l’apprentissage. Le P300 est avant tout un avion d’étude », explique Pierre, qui vole depuis ses 15 ans.
Le déballage s’est révélé amusant, mais l’assemblage des éléments du tableau de bord risque de l’être un peu moins, avec des mètres de câbles, un manuel en anglais et des détails cruciaux qui ne sont pas toujours mentionnés. « On continue de défaire et de refaire, mais c’est la base du métier », sourit Pierre.
Vers un tour d’Europe
Concentrés sur l’objectif, ils ont dû suspendre le chantier le temps des examens. Echec interdit au risque de perturber encore le planning, déjà bien retardé par la Covid-19. « On s’est donc arrêté un mois avant les partiels pour assurer ». Désormais, c’est la dernière ligne droite. Pierre et Thibaud ont prévu trente heures de travail par semaine pendant tout l’été. « Si on ne met pas la touche finale au P300, personne ne le fera », estiment-ils, bien conscients que la génération suivante d’étudiants se sent moins concernée par la fabrication de cet avion. « On va sacrifier nos grandes vacances, des soirées, des heures de sommeil… » Le premier décollage est prévu en septembre, une fois les certifications en poche.
Et ensuite ? La récompense ! Les deux futurs ingénieurs sont en train de monter de toutes pièces le « projet Europe », un circuit dans treize pays afin de rencontrer les étudiants d’une vingtaine d’écoles. « C’est notre source de motivation pour terminer l’avion à temps. C’est une expérience incroyable pour laquelle on prévoit une année sabbatique ». L’Ensma a donné son accord, sous réserve qu’ils parviennent à réunir les 35 000€ nécessaires. « On a besoin de fonds, c’est indéniable. On a donc ouvert une cagnotte sur HelloAsso.com. Tous les sponsors sont les bienvenus ! On leur assurera une bonne publicité auprès des écoles qu’on visitera, c’est une occasion à saisir ». L’appel est lancé.
Théophanie Le Dez
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