Incroyable mais vrai délire

La vie d’un couple bascule après l’exploration d’un mystérieux conduit, au sous-sol de leur nouvelle maison. Incroyable Mais Vrai, le dernier film de Quentin Dupieux, n’est pas seulement drôle d’absurdité, il s’impose aussi comme une fable empreinte de mélancolie.

Steve Henot

Le7.info

La vie d’Alain et Marie n’est plus la même depuis qu’ils ont emménagé dans cette maison d’architecte. L’origine de cette bascule ? Un mystérieux conduit caché sous une trappe, au sous-sol. Et pour cause, chaque passage dans ce tunnel entraîne des effets étonnants : une projection de douze heures dans le futur et, surtout, un rajeunissement de… trois jours.

Incroyable Mais Vrai, comme l’assène aussi le titre. On l’accepte ainsi, car jamais il ne sera question du pourquoi du comment de ce curieux « trou temporel ». L’intérêt du film de Quentin Dupieux est ailleurs, dans ce que cette étrangeté provoque chez les personnages, en particulier celui de Marie (inquiétante Léa Drucker). Autour de ce mystère, le cinéaste interroge notre rapport au temps qui passe et brocarde globalement la vanité humaine, cette quête de performance absolue -« être un homme » ou éternellement jeune et belle- qui ne peut que mener nulle part. L’harmonie entre le fond et la forme (casting, situations, images) est totale, remarquable même, transformant cette comédie en une fable à la fois mélancolique et apaisée. En cela, ce pas si long-métrage (sic) est plus proche du Daim que de Mandibules, pour ne citer que les plus récentes œuvres de Dupieux. Preuve qu’il y a bien deux nuances d’absurde dans son cinéma. C’est à cet endroit, sans doute le plus accessible, qu’il nous semble le plus pertinent.

Comédie de Quentin Dupieux, avec Alain Chabat, Léa Drucker, Benoît Magimel (1h14).

DR

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