Mandibules, absurde à l’excès

Deux amis fauchés se mettent en tête d’apprivoiser une mouche géante, persuadés qu’elle pourrait régler leurs problèmes d’argent une fois dressée. Avec Mandibules, Quentin Dupieux repousse les limites de l’absurde, sans pour autant se réinventer.

Steve Henot

Le7.info

Alors qu’ils s’apprêtent à partir en « mission » pour un billet de 500€, Manu et Jean-Gab sont alertés par de drôles de bruits provenant du coffre de la voiture qu’ils viennent de voler. En ouvrant le compartiment arrière du véhicule, ils tombent nez à nez avec une… mouche géante ! Fauchés, les deux amis voient en l’insecte mutant une potentielle poule aux œufs d’or qui, s’ils parvenaient à l’apprivoiser, pourrait leur rapporter gros. Mais leur idée va être contrariée par quelques imprévus…

Pas de doute, on se trouve bien devant un film de Quentin Dupieux ! Minimaliste et barré à souhait, Mandibules prolonge la tradition absurde du cinéaste français. Autour de cette mouche à l’origine mystérieuse, les personnages sont constamment à côté de la plaque et c’est cet enchaînement de réactions stupides qui rythme efficacement le récit, sans rien enlever à sa logique. Malheureusement, la quête drôlement vaine de Manu et Jean-Gab se révèle assez prévisible (à l’exception peut-être de sa fin, bien sentie). De la même manière, David Marsais et Grégoire Ludig n’apportent rien de neuf à leurs personnages de grands dadais ignares sortis du Palmashow. Adèle Exarchopoulos parvient à leur voler la vedette, déployant ici tout son talent comique -déjà perçu dans la série La Flamme- dans le rôle d’une jeune femme qui, depuis un accident de ski, ne s’exprime qu’en hurlant. A défaut de surprendre, Mandibules reste une comédie loufoque particulièrement soignée. Et d’autant plus réjouissante après plus de six mois sans cinéma

Comédie de Quentin Dupieux, avec David Marsais, Grégoire Ludig, Adèle Exarchopoulos (1h17).

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