Moustapha Fall : « J’ai atteint le haut niveau »

Vice-champion olympique à Tokyo avec les Bleus, Moustapha Fall (2,18m, 30 ans) a vécu une saison extraordinaire avec l'Olympiakos Le Pirée. L'ancien intérieur du Poitiers Basket 86 est de passage dans la Vienne cette semaine, où il a des attaches.

Arnault Varanne

Le7.info

Presque un an après les Jeux de Tokyo, quel regard portez-vous sur la campagne des Bleus ponctuée par une médaille d’argent ? 
« La compétition a été un peu bizarre avec la situation sanitaire. Quand je rêvais des Jeux olympiques, je ne les voyais pas comme ça avec des salles vides... Mais le fait qu’on ait un très bon groupe, qu’on s’entende tous très bien, nous a aidés à nous mettre dans notre bulle, en mission ! On a déroulé, en étant performants. Chacun connaissait son rôle. C’est un accomplissement cette médaille d’argent. »

Dans le documentaire En mission, diffusé sur France Télévisions, vous dites que vous avez de la chance de décrocher cette médaille alors que d’autres ont dû patienter plus longtemps... 
« J’ai l’impression que j’aurais pu intégrer ce groupe avant. Après le titre avec Chalon (2016-2017, ndlr), le sélectionneur me voulait pour l’Euro. Mais j’ai joué de malchance avec des blessures au pied, une pubalgie... Certains trucs m’ont ralenti. Là, j’ai vraiment eu ce que je pensais mériter. J’ai persévéré et la médaille récompense le travail fourni pendant toutes ces années depuis Poitiers. J’ai atteint le haut niveau. »

La pré-sélection pour l’Euro, du 1er au 18 septembre, a été annoncée jeudi. Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques semaines de participer au premier stage ? 
« Je suis assez détendu, je vais faire ce qu’il faut pour être dans le groupe. S’il y a meilleur que moi... »

Qu’est-ce que représente de porter le maillot de l’équipe de France ?
« Quand tu arrives en équipe nationale, tu ne penses plus à ton statut, ton contrat, tes stats... Seul le résultat compte. Et c’est pour ça que le groupe vit bien. Voir le soutien des supporters fait vraiment plaisir. »

« L’année ne pouvait pas mieux se dérouler »

Vous sortez d’une saison exceptionnelle avec l’Olympiakos Le Pirée, avec un titre de champion de Grèce, la coupe nationale et une participation au Final Four. Surpris ? 
« Je ne m’y attendais pas, l’objectif était de participer aux play-offs d’Euroleague au moment où je suis arrivé. Et au fil de la saison, on a senti qu’on tenait la route. Les Russes sont partis (les équipes ont été exclues en raison de la guerre en Ukraine, ndlr) et cela a ouvert un boulevard. Après, en championnat, on a dominé. L’année ne pouvait pas mieux se dérouler. »

Tout le monde a retenu ce match 5 face à Monaco en quart de finale des play-offs avec l’envahissement du terrain. Vous aviez déjà connu pareille ferveur des fans ? 
« Ça a été une série très éprouvante car Monaco est une équipe très athlétique avec des joueurs d’expérience. Ils ont réussi à tirer le meilleur de nous ! Quand on a les supporters qu’on a, on le veut forcément plus que les autres. L’ambiance est dingue. Quand tu marches dans la rue, les gens sont à fond. Quand tu es sur le terrain, tu joues pour quelque chose. Voir des fans avec les larmes aux yeux, je n’avais jamais vu ça. »  

Vous avez prolongé très tôt jusqu’en 2025, après avoir connu huit clubs en huit ans après votre départ de Poitiers. Envie de vous poser ? 
« Le club m’a proposé un joli contrat, un 2+1. C’est une marque de confiance, surtout pour un étranger. Et puis j’avais envie de me poser, sachant que j’aime Athènes, je me sens bien dans cette ville. »

Suivez-vous toujours les résultats du PB86 ? 
« Oui ! La saison a été frustrante parce qu’elle a été belle en comparaison des précédentes. J’avais espoir que le PB remonte en Pro B. Mais j’espère qu’ils pourront performer à l’avenir. »

Vous investir dans ce club est-il toujours d’actualité ? 
« C’est dans un coin de ma tête. Ce sera sans doute plus concret à l’approche de la retraite. Là, je suis concentré sur mes objectifs. Si je m’implique, je veux le faire bien. Et si l’opportunité se présente, pourquoi pas ! La retraite ? Je ne me fixe pas de limite tant que je me sens bien physiquement. »

 

 

 

 

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