L’upcycling, toujours plus Valoris(é)

L’entreprise d’insertion de la Croix-Rouge Valoris est engagée dans une économie circulaire, sociale et solidaire. A Buxerolles, son atelier d’upcyling tourne à plein régime, mais se retrouve déjà à l’étroit, face à une demande croissante.

Steve Henot

Le7.info

Du déménagement opéré ces derniers jours de l’ancien palais de justice de Poitiers, ils ont récupéré un lot de vieux tissus et de rideaux. Qu’ils utiliseront bientôt pour confectionner des pièces textiles, du mobilier... Eux, ce sont les 27 salariés en insertion professionnelle de l’atelier d’upcycling Valoris.


Créée en 2001 et devenue établissement de Croix-Rouge Insertion en 2011, l’entreprise développe ses activités dans le domaine du réemploi et du recyclage, tout en concourant à un projet social et solidaire. 
« Nous avons un taux de sorties dynamiques de 35%, indique Joan Frey, la directrice. On espère l’augmenter d’ici la fin de l’année. » Dans sa boutique de Buxerolles, Valoris propose de nombreux produits réalisés sur place, à l’atelier, ou au chantier d’insertion de Saint-Eloi, grâce à des chutes de production ou des matières réutilisées. Canapés, commodes, etc. « Nos clients cherchent du gros mobilier, joli et pas trop cher. La vente de vêtements nous a aussi amené une nouvelle clientèle. » Depuis 2021, le magasin propose dans ses rayons des invendus d’anciennes collections issues de l’enseigne Kiabi, à prix cassés.


Une deuxième 
boutique espérée

Valoris répond également à des commandes d’entreprises, collectivités, bailleurs sociaux et acteurs privés, engagés dans une démarche d’achats responsables. Par exemple, son atelier a conçu un jeu pédagogique pour le service Sécurité routière de la Vienne, à partir de matériaux de récupération. Sur l’année 2021, ce ne sont pas moins de 7 tonnes de textiles qui ont été revalorisées et recyclées, 
65 tonnes d’articles vendus et 168 pièces de mobilier relookées et upcyclées. Un bilan forcément vertueux pour l’environnement.


Il faut dire que la demande est en hausse constante ces dernières années, avec des ventes qui avaient déjà doublé entre 2019 et 2020. La tendance s’est confirmée avec le succès de la boutique éphémère ouverte en juin, en centre-ville de Poitiers. « Elle a fait un tabac, se félicite Joan Frey. Surtout, les clients ont montré un intérêt pour l’histoire des objets et le travail des équipes en insertion. » 
Cette expérience conforte la directrice dans son projet d’ouvrir dès 2023 un deuxième magasin, à Poitiers ou dans sa périphérie selon les opportunités. Un projet qui répond aussi à un besoin d’espace. Les 500 m2 du bâtiment de Buxerolles ne suffisent plus pour accueillir les dons, eux aussi croissants. « On doit faire le tri et des refus. » En visite à l’occasion de la Semaine européenne du développement durable, des élus ont pris note de la doléance.

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