Plancha, à couper l'appétit

Une bande de copains s’ennuie lors de ses vacances estivales en Bretagne. Et le spectateur avec eux… Suite du déjà peu recommandable Barbecue, Plancha persiste dans le récit d’amitiés contrariées, sans que la recette ne fonctionne davantage.

Steve Henot

Le7.info

Ils auraient dû passer leurs vacances en Grèce, au soleil, pour les 50 ans d’Yves, leur ami. Ce sera finalement sous la pluie bretonne (sic), dans le manoir du néo-quinqua. Cloitrée entre ces belles pierres, la bande de copains tente de tromper l’ennui comme elle le peut, de parties de jeux en dîners répétitifs, assortis de quelques vacheries. Cette cohabitation va mettre leur amitié à rude épreuve, d’autant après la découverte d’un terrible secret…

Filmer l’ennui, c’est prendre le risque d’y plonger le spectateur. Et cet écueil, Eric Lavaine n’a pas su l’éviter avec Plancha, la suite inattendue du déjà très moyen Barbecue (2014). C’est bien simple, les quarante premières minutes du film paraissent le double ! Il ne se passe rien, la mise en scène est inexistante… Le pire, c’est que l’on ne croit jamais à cette histoire d’amitiés contrariées, tant les personnages semblent étrangers les uns aux autres. L’irruption de Jean-Mich (Jérôme Commandeur, impeccable lui) et, encore plus tard, d’un enjeu lance enfin le récit, mais trop tard pour sauver cette comédie (?) de l’indifférence. Le décorum breton n’est évidemment pour rien dans ce marasme, pas même exploité pour creuser une introspection ici vite expédiée. N’étant pas à un cliché près sur la Bretagne, le cinéaste achève son œuvre sur une scène de banquet -de fest-noz, pardon- pour célébrer l’amour et l’amitié. Le folklore est là, sans la saveur des émotions. N’est-ce pas pourtant le rôle d’une plancha que de préserver les saveurs, sans artifice ?

Comédie d’Eric Lavaine, avec Lambert Wilson, Franck Dubosc, Guillaume de Tonquédec (1h38)

DR

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