Les coupures 
d'électricité en dernier recours

Si des coupures d’électricité s’avéraient nécessaires cet hiver, les gestionnaires de la distribution d’électricité de la Vienne SRD et Enedis sont prêts. Le dispositif de délestage est en place mais rien ne dit aujourd’hui que sa mise en œuvre sera inéluctable.

Claire Brugier

Le7.info

Mieux vaut prévenir que guérir… La maintenance et la réparation du parc nucléaire, le contexte de guerre en Ukraine, une production hydraulique amoindrie par la sècheresse, une consommation nationale revenue à la normale sont autant de facteurs susceptibles de déséquilibrer le rapport entre production et consommation d’électricité cet hiver. Un plan d’urgence national a donc été mis en place et RTE, gestionnaire du réseau de transport d’électricité, a annoncé la possibilité de coupures d’électricité à compter du 1er novembre. 


Pas de panique ! « Les coupures sont le dernier recours », 
rassurent SRD et Enedis, en charge de la distribution dans la Vienne. Avant de mettre en place ces fameux « délestages », 
qui se traduiraient de fait par des coupures, plusieurs mesures peuvent être activées. La première passe par la sobriété énergétique de tout un chacun, en s’appuyant sur le dispositif d’alerte EcoWatt. La deuxième consiste à interrompre l’alimentation des électro-intensifs (les plus gros consommateurs) de manière courte et ciblée. La troisième se traduirait par une baisse de 5% de la tension électrique sur l’ensemble du réseau de distribution, sans effet palpable pour les particuliers. Ce n’est qu’une fois ces trois solutions activées que des délestages pourraient s’imposer, « dans des zones spécifiques et sur un temps très court, maximum deux heures », note Laurent Liguori, directeur territorial d’Enedis.


Maximum deux heures

Directement concernés, les gestionnaires de réseaux ont déterminé sept échelons de clients, « l’échelon 1 étant celui des consommateurs prioritaires (38% de la population) dont la liste a été établie par la préfecture », souligne Sylvain Gomont, président de SRD. Ainsi, pour les établissements de production d’eau potable, de santé, industriels et autres, pas de coupures d’électricité possibles. A contrario les six échelons suivants sont susceptibles d’être momentanément « effacés ». « Les secteurs seront sollicités de manière tournante », précise Laurent Liguori. 


Techniquement, il s’agit pour Enedis et SRD d’ouvrir les disjoncteurs qui desservent les « départs HTA » (moyenne tension), le temps de récupérer quelques mégawatts. Grâce à des outils de conduite automatisés, la manœuvre est instantanée. Le dispositif prévoit que RTE prévienne à J-3 les gestionnaires de possibles délestages, affinés à J-1. La veille donc, SRD et Enedis seront en capacité de déterminer quelles zones seront concernées le lendemain et de communiquer à leurs usagers une information précise sur les horaires (deux heures maximum entre 8h et 13h ou entre 18h et 20h). 


SRD, qui couvre 95% du territoire départemental, a dès à présent mis à disposition sur son site Internet une carte interactive et, en cas de coupure avérée, prévoit d’envoyer un SMS ou un mail aux abonnés dont il a les coordonnées (60%). Les malades à haut risque vital qui ne sont pas hospitalisés feront l’objet d’une information spécifique. « A court terme, soit dans les quinze prochains jours, il y a peu de risque de délestages », avance Sylvain Gomont. La période des vacances de Noël pourrait toutefois s’avérer plus critique.


Plus d’infos sur monecowatt.fr et sur les sites Internet d’Enedis et SRD.

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