Fumer fait un peu grincer

Une bande de justiciers part en séminaire de cohésion alors qu’un super-méchant menace d’anéantir la Terre. Retour dans l’imaginaire absurde de Quentin Dupieux avec Fumer fait tousser. Bien que séduisante, la proposition est sans doute un peu trop fermée sur elle-même.

Steve Henot

Le7.info

Encore une victoire de la Tabac Force sur les forces du Mal. Mais la joie des cinq justiciers est de courte durée : leur patron, sentant leur cohésion de groupe se dégrader, les invite à une retraite en forêt. Alors qu’un nouveau super-méchant, Lézardin, s’apprête à anéantir la Terre, les héros se racontent des histoires qui font peur au coin du feu…

A la découverte de la Tabac Force, on imagine Quentin Dupieux nous livrer là une parodie de super sentai, ces séries de super-héros japonaises aux codes reconnaissables (Bioman). Il n’en est rien, le cinéaste nous proposant plutôt un buddy movie au ton, comme toujours, très déjanté. Mais, malgré un casting de rêve -jusque dans les seconds rôles-, ça ne prend pas. Difficile, en effet, de s’attacher à une bande dont on n’apprend finalement que peu de choses. Et leurs contes horrifiques, bien que très réussis (pour peu qu’on aime l’humour très noir), donnent l’impression d’écarter le récit de son sujet. Fumer fait tousser semble finalement vouloir raconter tout autre chose, la certaine mélancolie de son auteur face à une humanité qui serait arrivée à ses limites, à bout de souffle. Un « changement d’époque en cours » inéluctable. Ce climat de fin du monde, saisissant et en même temps apaisé, est l’une des plus grandes réussites du film. Pour autant, pas sûr que tout le monde adhère à une proposition aussi éparpillée qu’absurde.

Comédie de Quentin Dupieux, avec Gilles Lelouche, Vincent Lacoste, Anaïs Demoustier (1h20)

DR

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