La coqueluche revient en force

On la croyait “passée de mode”. Elle revient au galop. La coqueluche sort de l’oubli.

Nicolas Boursier

Le7.info

J’ai des quintes de toux à en étouffer. Et ça fait trois semaines que cela dure.” Sans cette jovialité qui façonne son personnage, Micheline(*) se serait depuis longtemps apitoyée sur son sort. Cette habitante de Vouneuil-sous-Biard n’est pourtant pas du genre à baisser les armes au premier pépin venu. Celui-là, elle ne l’avait toutefois pas vraiment envisagé. “Il a fallu plusieurs consultations pour que mon médecin diagnostique une coqueluche.” Le mot est lancé dans un grand éclat de rire. Même si elle sait que sa guérison et celle de sa fille aînée peuvent prendre entre trois et six mois, Micheline ne se morfond pas. Comme beaucoup, elle pensait la coqueluche bannie des glossaires médicaux. Et pourtant, le mal est bien là, redoublant d’intensité depuis quelques années. “C’est dur, épuisant, ça vous fout par terre, mais c’est autrement moins dangereux pour moi que pour les tout-petits.” La mise en alerte va dans le sens des recommandations médicales. “Chez les nourrissons, la coqueluche entraîne des pauses respiratoires, confirme le Dr Eliane Bérard, pédiatre poitevine. Même avec de longues périodes de réanimation, l’affection peut entraîner la mort.

Vaccination à 2 mois

Selon l’organisation mondiale de la Santé, la coqueluche serait à l’origine de 300 000 décès chaque année à travers le monde, de 700 hospitalisations et d’une dizaine de morts en France. La Vienne n’échappe pas au fléau. Eliane Bérard tire le signal d’alarme. “Je constate et mes confrères tout autant, que la maladie est hélas bien présente sur le territoire départemental. Le virus a été modifié ces dernières années, les vaccins ont dû s’adapter. On peut le combattre par l’antibiothérapie mais, dans le cas des nourrissons, la vigilance doit être extrême. La vaccination doit être effectuée impérativement dans le deuxième mois après la naissance.” La pédiatre encourage encore l’entourage du futur bébé à affronter la seringue dans les mois qui précèdent la venue au monde. Une vraie précaution de santé publique.
Pour toute info ou vaccination, consultez votre médecin traitant.

 

Des risques à prévenir

Maladie infectieuse des voies respiratoires, la coqueluche est très contagieuse dans sa première phase. Elle se manifeste principalement par un rhume et une toux sèche, accompagnés ou non d’une fièvre légère. La contamination par la bactérie bordetella pertussis s’opère par voie aérienne, notamment par projection de gouttelettes de salive de patients atteints de toux. Ces quintes s’intensifient généralement au bout de deux mois et peuvent persister pendant trois à quatre semaines. Elles sont parfois absentes chez le bébé, mais la gêne respiratoire peut entraîner des complications pulmonaires et des affections neurologiques, telles qu’encéphalites ou crises convulsives. La coqueluche chez le nourrisson peut être fatale. Elle serait, selon les spécialistes nationaux, la troisième cause de mortalité due à une infection bactérienne chez l’enfant.

(*) Le prénom a été volontairement changé

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