De trader à mandataire

A 54 ans, Laurent Pichard débute une nouvelle carrière de mandataire immobilier après avoir été trader durant plus de vingt ans. Né à Neuville, il met à profit son ancrage local pour réussir sa reconversion.

Romain Mudrak

Le7.info

La fromagerie que tenaient ses grands-parents à Neuville-de-Poitou a bien changé. C’est maintenant une grande maison que Laurent Pichard a rénovée avec soin. Le quinquagénaire est revenu y vivre en 2016, sans autre projet précis que de retrouver une vie saine et sereine à la campagne, près des siens, après plus de vingt ans passés dans l’univers du trading. « J’ai acheté mes premières actions par courrier à 16 ans en 1985, je me souviens encore de la voix de René Tendron en direct de la bourse de Paris, mais j’ai vraiment découvert la littérature sur les marchés financiers en 1991 quand j’étais en Californie », raconte l’intéressé. Ont suivi une école de commerce et une longue carrière à « maîtriser les risques » dans différentes sociétés de gestions d’actifs essentiellement basées à Paris.

Un licenciement économique a précipité son retour dans la Vienne. En bref, il coûtait trop cher par rapport à de jeunes informaticiens fraîchement di- plômés. Après quelques petits boulots alimentaires, Laurent Pichard s’est lancé dans l’immo- bilier. « J’avais déjà déménagé douze ou treize fois dans ma vie, j’avais de l’expérience », plaisante-t-il. Bingo ! Formé par le réseau Proprietes-privees.com, il est devenu mandataire im- mobilier en juillet 2021. Pour démarrer son activité, Laurent a su mobiliser son « réseau personnel ». Famille, amis, copains de collège ou du club de foot de son enfance ont constitué ses premiers clients, partenaires et apporteurs d’affaires. « J’appelle souvent Yannick que je connais depuis quarante-sept ans pour effectuer un diagnostic technique sur l’état d’une maison. Il est menuisier et travaille avec d’autres professionnels. Les futurs acquéreurs bénéficient de devis élaborés par des gens sérieux. » Une chose est sûre, cette reconversion aurait été « très compliquée ailleurs qu’à Neuville ». Aujourd’hui, Laurent vit de sa nouvelle activité tout en prenant encore quelques positions sur les marchés à titre personnel. « Le trading, c’est une école d’humilité. Cette expérience me sert dans mon nouveau métier pour accepter que certaines ventes ne se fassent pas. Il faut être prêt à perdre. » Laurent Pichard envisage d’ailleurs de dispenser des cours de trading à l’avenir.

 

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