Le pari gagnant d’Idemeca

Gros consommateur d’énergie, Idemeca Europe est en première ligne de la hausse des prix. Mais le fabricant de vérins hydrauliques, installé à Nouaillé-Maupertuis, avait déjà pris les devants pour réduire sa consommation et par extension ses frais.

Steve Henot

Le7.info

Olivia Grégoire a vanté une entreprise « inspirante dans un domaine très énergivore ». C’est peu dire que les louanges de la ministre déléguée en charge des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme ont « ravi » Neil MacLeod, à la tête d’Idemeca Europe, fabricant de vérins hydrauliques. « Je suis content qu’elle nous juge méritants », confie le dirigeant d’origine écossaise.

Intervenant dans un contexte de hausse des prix de l’énergie, la visite ministérielle était l’occasion de saluer les choix de l’entreprise de Nouaillé-Maupertuis. En 2019, Idemeca s’est en effet inscrite au programme « Usine du Futur », qui permet de bénéficier d’un diagnostic industriel financé par l’Etat et la Région puis d’un accompagnement à sa transformation digitale. Parmi les axes de progrès identifiés chez Idemeca, les économies d’énergie. Dès lors, l’entreprise a fait installer un système qui lui permet de connaître en temps réel sa consommation et, en optimisant sa production, d’éviter le gaspillage. « Le hasard fait que ce choix s’avère aujourd’hui déterminant », observe Neil MacLeod. Il a déjà permis à Idemeca Europe d’économiser 15% sur sa facture énergétique.

« Il faut être volontariste »

Issu du secteur de la finance, Neil MacLeod a racheté Idemeca en 2012, pour assouvir son désir d’entreprenariat. Sans regret, dix ans après. « C’est passionnant, je suis beaucoup plus conscient des difficultés que rencontre l’industrie, dit le 4e propriétaire d’Idemeca. Il y a des choses que l’on maîtrise, d’autres que l’on ne maitrise pas. (…) On est dépendant de la santé de toute la chaîne. » Avant la crise énergétique, la pandémie avait créé de la pénurie et une inflation sur certains métaux. « Cela va durer encore un certain temps. » Sans compter les difficultés de recrutement, qui minent l’industrie depuis plus longtemps encore. « On lutte. Il s’agit de convaincre que le métier de tourneur-fraiseur est intéressant avec un cadre de travail très structuré et un salaire au-dessus de la moyenne française. »

Malgré les vents contraires, l’entreprise née en 1951 entend garder le cap et continuer à renforcer son positionnement sur la conception et la fabrication de vérins hydrauliques de très grande taille. « On fait du sur-mesure, souligne Neil MacLeod. On a aussi une activité de rénovation-réparation tous constructeurs confondus. » Présentant un chiffre d’affaires annuel de 3,6M€ et comptant une trentaine de salariés, Idemeca compte parmi ses clients Technip Energies, Manitou, Sovam ou Secatol. « D’autres ont déposé le bilan. Cela fait toujours mal, vous heurte dans votre trajectoire. » Neil MacLeod veut néanmoins garder foi en l’avenir, avec détermination. « Il faut être volontariste, toujours se mettre en mouvement, plaide-t-il. Le contexte est dur, oui, mais il ne doit pas nous aveugler. Je pense que l’on peut toujours faire mieux en allant de l’avant. »

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