Ses jus ont remporté plusieurs médailles au Concours général agricole, huit exactement depuis 2014. Pourtant, c’est la première fois que la Sarl Gargouil dispose d’un stand à son nom au Salon international de l’Agriculture, dont la 58e édition s’ouvre ce samedi, à Paris. « Avant, nous n’étions pas assez nombreux pour pouvoir y aller et cela a un coût (entre 12 000 et 15 000€) », explique Eric Gargouil, la troisième génération de producteurs de pommes à Charroux.
C’est René, le grand-père, qui a planté les premiers pommiers et poiriers, en 1948, sur des dizaines d’hectares de vergers. Puis Yves, le père, a repris l’exploitation, avant lui-même de la transmettre à son fils au cours des années 1990. Et très vite, pour développer l’affaire familiale, Eric a décidé de se lancer dans la transformation des pommes, poires et coings en… jus. Pari gagnant pour son entreprise qui, vingt-cinq ans après, vient de dépasser pour la première fois le million d’euros de chiffre d’affaires (1,1M€).
« Gages de qualité » pour le consommateur, les médailles du Concours général agricole sont chaque année un accélérateur de vente pour le fabricant.Eric Gargouil y a encore inscrit trois produits cette année. Le fabricant de jus, qui organise régulièrement des portes ouvertes sur son exploitation, attend de sa présence sur la plus grande ferme de France de pouvoir « trouver de nouveaux marchés », pourquoi pas internationaux. Et surtout de faire un joli lancement pour son nouveau produit. « Je garde le mystère jusqu’à l’ouverture ! »
Toute l’année, la Sarl Gargouil (7 salariés) teste de nouvelles recettes dans son laboratoire. Elle produit de 250 000 à 300 000 litres de jus par an. Ils sont créés, « sans sucres ajoutés », avec les pommes, poires et coings récoltés sur 6ha de vergers écoresponsables, certifiés Haute valeur environnementale (HVE) depuis peu. Seuls les fruits plus exotiques, utilisés pour les jus mixtes, viennent de l’étranger. « Les gens ont toujours été attentifs à comment sont faits les produits, mais ils veulent encore plus de transparence aujourd’hui. On ne traite plus comme on le faisait à l’époque de mon grand-père. » A l’heure où les débats se crispent autour des bassines, Eric Gargouil assume l’usage d’une retenue de 60 000m3, construite il y a vingt-deux ans à côté des vergers, qui lui permet d’irriguer au besoin sans mettre à mal les nappes phréatiques. « Comme pour tout, il faut être raisonnable. Sans cette retenue, nous ne serions plus là. » Enfin, le producteur se dit évidemment attentif au réchauffement climatique, dont les conséquences sont déjà perceptibles. « L’an dernier, la cueillette des poires Williams a été avancée de quinze jours, explique-t-il. A terme, cela va impacter la conservation et il y a des variétés qu’on ne pourra sans doute plus mettre dans nos régions. »
DR - Sarl GargouilÀ lire aussi ...
