Aujourd'hui
Si chaque année Mars bleu rappelle à tout un chacun l’importance du dépistage du cancer colorectal, c’est toute l’année que les kits, fiables et gratuits, sont disponibles. Dans la Vienne, le taux de dépistages est de 37%. Encore trop faible.
Pour le Centre régional de coordination des dépistages des cancers Nouvelle-Aquitaine (CRCDC-NA), octobre est rose, juin est vert et mars est… bleu. A chaque mois sa couleur et à chaque couleur sa pathologie, respectivement les cancers du sein, du col de l’utérus et, ce mois-ci, colorectal. Objectif : sen-si-bi-li-ser ! Car les chiffres du dépistage organisé des cancers du côlon et du rectum, bien qu’en hausse, restent trop bas : 37% dans la Vienne, moins encore -36,4%- en Nouvelle-Aquitaine. « Augmenter la participation au dépistage à 65% permettrait d’éviter 647 décès (ndlr, 255 évités actuellement) », assure Benjamin Gandouet, le directeur du CRCDC-NA. « Il faut que la prévention entre dans une routine », note le Dr Sarah Ettouati, médecin coordonnateur.
Chaque année, dans la Vienne, 70 000 personnes, hommes et femmes âgés de 50 à 74 ans, sont invités à faire le test. Deux minutes suffisent. Paradoxalement, davantage d’hommes présentent un test positif alors que les femmes sont plus nombreuses à se faire tester. « Le kit est fiable, gratuit, facile à utiliser chez soi », insiste à l’attention des récalcitrants Marie-Hélène Tessier, représentante de la branche pharmacie de l’Union régionale des professions de santé. Depuis avril dernier, sous condition d’une formation idoine, les pharmaciens -84 des 142 officines à ce jour- sont en effet entrés dans le cercle des professionnels habilités à délivrer le kit, une nouvelle étape dans la stratégie du « aller-vers » portée par le CRCDC-NA et ses partenaires.
Côlon Tour aux Couronneries
La carte des dépistages laisse aujourd’hui encore apparaître des inégalités sociales et territoriales, en majorité en zone rurale et dans les quartiers prioritaires de la ville. Le passage, le 14 mars prochain, du Côlon Tour par les Couronneries n’est pas anodin. En 2022, dans ce quartier de Poitiers, sur les 1 500 personnes invitées à faire le test, 1 200 n’ont pas donné suite. Soit 80%. « Il existe de nombreux tabous autour du cancer et le système organisationnel n’a pas été à la hauteur des objectifs fixés », reconnaît Dominique Coste, président du comité de la Vienne de la Ligue contre le cancer. Pourtant « cela fait trente ans que la littérature médicale met en avant une corrélation entre le dépistage et la réduction de la mortalité relative aux cancers colorectaux, glisse le Dr Violaine Randrian. La population française présente un risque moyen, pas un risque faible ! » Reste la question de la disponibilité des blocs opératoires. « C’est un peu le goulot d’étranglement, déplore l’hépato-gastro-entérologue au CHU. On essaie de ne pas dépasser le délai de quatre mois entre le test et l’endoscopie. »
Kit de dépistage disponible sur monkit.depistage-colorectal.fr.
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