« Moins cher, plus rapide et plus simple. » Un projet de loi déposé par le député de la Vienne Sacha Houlié est à l’étude au Parlement pour faire en sorte que le permis soit plus accessible et que les délais d’attente se réduisent.
Toutes les auto-écoles de la Vienne vivent la même situation. Avec le départ en retraite d’un inspecteur début avril, les délais de présentation des candidats à l’examen du permis de conduire s’allongent mécaniquement. « C’est environ deux mois chez nous », témoigne Rudy Prat, co-gérant de Nouvel’R, à Biard. Malheur aux apprentis conducteurs qui passeraient à côté... « Les délais de représentation à l’examen vont au-delà de soixante jours, constate Aurore Ferrand-Rousseau, dirigeante de l’auto-école de la Gibauderie. Il ne reste que cinq inspecteurs sur le département et un départ n’a pas été compensé depuis 2019. Forcément, ça nous met en danger... En avril, on ne pourra présenter que 15 candidats au lieu de 30 les autres mois. » La professionnelle a donc fortement inspiré le projet de loi déposé par le député Renaissance de la Vienne Sacha Houlié, qui comporte trois volets.
Quelques réticences
Le premier vise à créer une plateforme identique à
« 1 jeune 1 solution » baptisée « 1 jeune 1 permis ». « A partir de son numéro de département, on pourra accéder à toutes les aides disponibles, des collectivités locales, de la Région, de l’Etat... », résume le parlementaire. De fait, le coût du permis -1 500€ en moyenne- constitue un obstacle pour certains, d’autant plus en période d’inflation. « Le poste essence a doublé et la location des véhicules est de plus en plus onéreuse », reconnaît Aurore Ferrand-Rousseau. Chez L’Conduite, à Châtellerault, « on n’a pas encore augmenté les tarifs mais on va devoir le
faire », soupire Laurence Metais.
Application fin 2023 ?
S’agissant de la pénurie d’inspecteurs, la Vienne n’étant pas une exception, le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale propose dans son projet de recourir à « des agents publics ou contractuels » pour assurer un passage d’examen plus fluide. Là-dessus, Rudy Prat se montre circonspect. « Quelles qualifications auront-ils en amont ?
Il ne faut pas transiger avec la sécurité publique, les jeunes sont amenés ensuite à circuler seuls... On a une responsabilité là-dessus. » En revanche, l’idée d’autoriser le recours au compte personnel de formation (CPF) pour le financement de toutes les catégories de permis semble bien accueillie. « Aujourd’hui, 30% de l’enveloppe du CPF sert déjà à financer des permis spéciaux. » L’Union nationale intersyndicale des enseignants de la conduite (Unidec) émet toutefois des réserves sur « la pertinence de financer un permis moto via la plateforme de formation ». Le projet de loi a été adopté à l’unanimité en commission et en assemblée lundi en session plénière. Si les sénateurs le votent, il pourrait entrer en vigueur « fin 2023 » selon son auteur.