Pas de quoi fouetter un chat

Un week-end à la campagne entre amis, un chat qui disparaît, une maîtresse de maison malmenée par ses hormones de quinquagénaire, tels sont les ingrédients de Ma Langue au chat, le nouveau film -convenu- de Cécile Telerman.

Claire Brugier

Le7.info

Tout ça pour un chat ! Ou plutôt à cause d’un chat qui s’est fait la malle… Il a vraiment eu la truffe fine, Max. Cela lui aura épargné les conversations des humains, les petits mensonges et grandes lâchetés qui, sur grand écran, sont toujours l’apanage des longues amitiés et des vieux couples. Cécile Telerman a choisi comme prétexte de son nouveau long-métrage un week-end entre amis dans une belle maison de campagne. Le cinéma francophone a déjà montré qu’il était friand de ce genre de huis clos choral, des Bronzés (Patrice Leconte) aux Petits Mouchoirs (Guillaume Canet). L’exercice pouvait donc sembler facile. Trop facile ? En tout cas, il n’est pas le gage d’une comédie réussie.

Malgré un casting séduisant, Ma Langue au chat manque terriblement d’originalité et s’enferre dans une succession de tête-à-tête, de mari à femme, de frère à sœur, d’amie à ami… A croire que la réalisatrice a voulu tester toutes les combinaisons possibles pour pouvoir aborder un maximum de thèmes. Lâcher-prise, différence d’âge dans le couple, trahison, maladie, deuil, vieillesse, fossé générationnel autour des réseaux sociaux… Ah ! Et la ménopause de Laure (Zabou Breitman) bien sûr ! En une heure et demie, tout y passe au fil de dialogues souvent convenus et sans finesse. Chaque conversation a son décor, un banc, une chambre, le jardin… Les scènes se succèdent, façon théâtre de boulevard mais sans l’énergie des planches. Reste les personnages, attachants, et le talent des acteurs, mal servis par une caméra trop classique qui gagnerait à davantage de fantaisie. A peine s’autorise-t-elle quelques minutes à hauteur de chat. Puis il disparaît et les langues se délient autour de son absence. Pauvre Max…

Comédie de Cécile Telerman et Xavier Daugreilh, avec Zabou Breitman, Pascal Elbé, Marie-Josée Croze (1h43).

DR

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