Une chronique dédiée à l’entomologie est à découvrir cette saison dans Le 7, elle vous est offerte par Olivier Pouvreau.
Au bord de l’aéroport de Poitiers-Biard, de grandes prairies sèches s’offrent au regard. Pour l’aménageur, elles sont « vides »,
« stériles », « improductives »,
« à valoriser ». Pour l’observateur du vivant, celui qui « cherche la petite bête » (puisque c’est le titre de cette chronique), c’est une autre affaire : la zone foisonne d’espèces, à tel point qu’on a l’impression de faire un bond dans le passé ! Nombre d’entre elles sont d’ailleurs en régression dans la région. Certaines sont même protégées au niveau national. Grâce à cette biodiversité remarquable, ces prairies ont été classées en Zone d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) en 2021. Une ZNIEFF n’a rien de contraignant d’un point de vue juridique et n’oblige nullement le propriétaire des parcelles en question à les conserver en l’état. D’ailleurs, celles-ci font aujourd’hui l’objet de deux permis de construire pour y implanter des centrales photovoltaïques... Cette situation n’est pas rare en France, les centrales solaires fleurissant partout au nom de la transition écologique. Pourtant, si cette transition est nécessaire, on assiste à ce qu’on pourrait appeler de
« l’écologie contre l’écologie »,
les installations de production d’énergies renouvelables pouvant potentiellement dégrader ou détruire des milieux naturels, générant une logique malheureuse « gagnant-perdant ». Au lieu de s’implanter dans des espaces encore épargnés par l’artificialisation, a fortiori dans des zones à haute valeur écologique comme à Biard, pourquoi ne pas implanter les centrales dans les centaines d’hectares de secteurs artificialisés, urbanisés, industrialisés, pollués ? En somme, pourquoi ne pas aménager en bonne intelligence ?