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Grand-Rue, rue de la Croix-Rouge... Nombre de Poitevins se félicitent de la végétalisation des rues de Poitiers si l'on en croit la réunion publique du 24 septembre dernier entre élus et habitants du centre-ville. Au regard de quelques belles réussites, une dizaine de riverains ont sollicité les services de la municipalité pour végétaliser la rue Saint-Hilaire. Problème : depuis la mise en place de ces aménagements dans cette zone de partage(*), passants et riverains sont contraints de faire les funambules entre la chaussée, déjà étroite, et les parterres végétalisés dès qu’un véhicule passe. « Personne n’est contre la végétalisation, au contraire, seulement cette rue ne s’y prête pas. C’est un axe très fréquenté et trop étroit pour assurer la sécurité de tous » explique Michelle, habitante de la résidence Saint-Hilaire. Enfants et personnes âgées empruntent fréquemment la rue du fait de la proximité de la résidence seniors et de deux écoles. L’affaire aurait pu en rester là… Mais un collectif s’est formé pour dénoncer la dangerosité des parterres. Le sujet a même pris une dimension nationale, relayé jusqu’aux journaux télévisés de TF1 puis France 2. « Cela prend des proportions délirantes. A titre personnel, je salue ces initiatives permettant de sortir du tout-béton », estime un propriétaire de la rue, dénonçant « beaucoup de mauvaise foi » chez certains habitants. Un passant relativise : « Si certains se sentent en danger, pourquoi ne pas emprunter la rue du Général-Demarçay ? Elle est interdite aux véhicules et bien plus agréable. »
Au-delà des questions de sécurité, certains riverains dénoncent la dégradation des parterres végétalisés. « Les gens ne comprennent pas qu’ils sont prioritaires sur cette portion. Au lieu de marcher sur la route, ils écrasent les plantes », regrette Alain. A quelques mètres de là, rue du Général-Demarçay, la végétation reste intacte. « Ici, j’ai dû replanter trois fois un sapin après qu’il a été arraché », ajoute le propriétaire. Mais ce n’est pas la seule plainte des habitants. Tous s’accordent à dénoncer une recrudescence des incivilités depuis l’installation des aménagements. Ils évoquent notamment la présence accrue de déjections. Pour ou contre la végétalisation, riverains et passants se rejoignent sur le manque de concertation avec la municipalité. Une réunion avec les riverains va être organisée dans les jours qui viennent. A ce stade, aucun élu n’a souhaité s’exprimer sur le sujet.
(*)Zone où le piéton est prioritaire vis-à-vis des cyclistes et des automobilistes.
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