Présenté hors compétition au Festival de Cannes, La Venue de l’avenir, le dernier long-métrage de Cédric Klapisch, est… long. Décevant malgré un casting de choix.
On a connu Cédric Klapisch plus inspiré. Le Péril jeune, L’Auberge espagnole, Ce qui nous lie ou plus récemment En Corps… La promesse était belle et la perspective de voir le prolifique réalisateur explorer le film en costume était tout aussi séduisante. Pourtant le charme n’opère pas. Présenté hors compétition au festival de Cannes, La Venue de l’avenir se contente de promener le spectateur entre l’effervescence artistique du Montmartre de la fin du XIXe siècle et le XXIe siècle, au risque de le perdre un peu ou, pire, de l’ennuyer. Tout commence lorsqu’une trentaine de membres d‘une même famille, qui ignoraient tout les uns des autres, se découvrent héritiers d’une maison située au fin fond de la campagne normande. La communauté territoriale a un projet de supermarché, la propriété gêne, il faut prendre une décision. Quatre cousins sont donc mandatés pour « enquêter » sur cet héritage impromptu et en savoir un peu plus sur leur aïeule commune. On a donc d’un côté Seb (Abraham Wapler), Guy (Vincent Macaigne), Céline (Julia Piaton) et Abdel (Zinedine Soualem), et de l’autre Adèle (Suzanne Lindon). Leur mission : illustrer l’importance des liens familiaux, passés et présents, conscients ou non. Le propos, bien qu’universel, ne suffit malheureusement pas à réveiller un scénario qui manque cruellement de rythme. La candeur d’Adèle, porté par le regard craintif -toujours le même- de Suzanne Lindon, finit par lasser, tout comme les références omniprésentes à l’impressionnisme, servies par une photographie et une lumière pourtant particulièrement soignées. Les clichés s’amoncellent, les acteurs semblent engoncés dans des dialogues sans relief. Heureusement Vincent Macaigne apporte une poésie drôle, la chanteuse Pomme une poésie tout court, Sara Giraudeau une vraie fraîcheur et, il faut l’avouer, il est toujours plaisant de côtoyer Monet, Hugo ou Pissaro. Pour le reste, vivement le prochain Klapisch !
Comédie dramatique, de Cédric Klapisch, avec Suzanne Lindon, Abraham Wapler, Vincent Macaigne, Julia Piaton (2h06).