Socari retient son souffle

En redressement judiciaire depuis 2023, l’entreprise de carrosserie industrielle Socari, basée à Celle-L’Evescault et Moncontour, a été officiellement placée en liquidation en mars. L’avenir de ses cinquante-neuf salariés est suspendu à la décision du tribunal de commerce de La Rochelle qui examinera, le 3 juin, deux projets de reprise.

Nicolas Boursier

Le7.info

« Reprise Benalu : massacre social. » Les banderoles encore accrochées au fronton de l’usine disent tout du malaise qui ronge Socari. A Celle-L’Evescault comme à Moncontour, les employés sont résolus à poursuivre l’aventure familiale dans le giron d’une entreprise de carrosserie industrielle elle aussi familiale. Autant dire que la proposition du mastodonte Benalu, son principal concurrent sur le marché hexagonal, de racheter la « petite Viennoise » 
mais de n’en conserver que… deux salariés ne sied à personne. « Ce projet ressemble comme deux gouttes d’eau à l’opération réalisée par Benalu avec les bennes Marrel, éclaire Cédric Branger, représentant élu du personnel à Celle-L'Evescault. La reprise s‘était soldée par la suppression de cinquante-sept postes. Dans notre cas, on n’en annoncerait pas moins de trente-huit et dix-neuf reclassements du côté d’Epernay, dans la Marne, loin de nos vies, de nos familles. Autant dire qu’on atteindrait, là encore, les cinquante-sept licenciements. » 


Louault en figure 
de proue

Aussi inepte soit-elle jugée par les forces vives de Socari, cette proposition sera bel et bien examinée, le 3 juin prochain, par le tribunal de commerce de La Rochelle. Un autre dossier lui sera opposé. Celui conjointement monté et enrichi, depuis un an, par l’ancien DG de Socari, Gilles Breton, licencié dans le souffle du redressement judicaire de 2023, et trois salariés : 
Cédric Branger lui-même, Frédéric Sadaune et Sébastien Emeriault. A leurs côtés, un renfort de choix en la personne de Jérôme Louault, patron de l’entreprise du même nom, 125 salariés, fleuron national de la fabrication de remorques et semi-remorques. « Notre projet, insiste le représentant du personnel et co-candidat à la reprise, prévoit de placer le groupe Louault, via la holding Cléandre, à la tête de 51% du capital de la future structure et de nous répartir le reste. »

Selon de ce second projet, quarante-huit reconductions de postes et neuf reclassements seraient prévus. Cédric Branger veut y croire : « En termes de concurrence, nous sommes le dernier obstacle sur la route du tout-puissant Benalu, qui ne vise rien d’autre que le monopole et la propriété de certains brevets, dont celui détenu par Socari sur les bennes à côté relevable par action hydraulique. Comme nous, Louault, née en 1930, est une affaire familiale. Elle saura défendre nos intérêts et nous aider à redresser la barre. » Epilogue le 3 juin, plus sûrement les jours suivants.

À lire aussi ...