Aujourd'hui
Véritable joyau du XIIᵉ siècle, l’église Notre-Dame-la-Grande de Poitiers entre aujourd’hui dans une troisième phase de travaux dédiée à la restauration des décors de la voûte du chœur de la chapelle d'axe et du déambulatoire. Depuis le début des travaux, en novembre 2024, l’édifice a vu défiler un ballet de restaurateurs spécialisés. Ces derniers s’affairent à rendre à la pierre et aux pigments leur éclat d’autrefois. Sous les mains patientes des artisans, la suie s’efface, les couleurs se révèlent, les visages renaissent. Il faut dire que les affres du temps sont passées par là et avec elles la crasse venue recouvrir les murs. « Les décors étaient en état de péril », confirme Thomas Gaudig, architecte en charge du programme. Aux grands maux les grands remèdes. « Nous avons utilisé la technique du laser, qui permet de retirer la croûte noire accumulée sans altérer les peintures d’origine. » Un travail d’une extrême précision, réalisé avant les opérations de consolidation et de repeinture.
Au fil du chantier, les équipes ont mis au jour plusieurs surprises : des couches successives de peintures gothiques recouvertes puis blanchies à travers les siècles. « Ce travail minutieux prend du temps, mais il en vaut la peine : on touche ici à ce que l’époque romane a produit de plus exceptionnel », rappelle l’architecte. Un constat partagé par la Ville de Poitiers, qui a lancé le programme après des études alarmantes réalisées en 2019 sur l’état du patrimoine historique. Montant total des travaux : 10 M€. « Mais le chantier dont fait actuellement l’objet Notre-Dame est estimé à 65 M€ », précise Clémence Pourroy, conseillère municipale déléguée au Patrimoine historique. Le chantier bénéficie d’un financement partagé : 2,5 M€ apportés par la Ville, 1M€ par l’État. À ce jour, la barre des 1,7 M€ collectés via le mécénat a déjà été franchie grâce à la mobilisation de la Fondation du patrimoine de la Mutuelle de Poitiers (ambassadeur grand mécène) et des 500 donateurs. L’ensemble du programme de restauration doit s’achever à l’été 2027.
À lire aussi ...
Aujourd'hui