Didier Quella-Guyot, BD et autres plaisirs minuscules

Auteur et scénariste, Didier Quella-Guyot publie recueils de nouvelles et BD à un rythme intense. Dernier en date : l’ouvrage intitulé Si ma mémoire me trompe, je veux savoir avec qui.

Arnault Varanne

Le7.info

A la bourse toujours incertaine de l’édition, il a dépassé cette année le « CAP 40 », 
sous-entendu les quarante albums de BD publiés. Après Pyramides (réédition), avec la dessinatrice Sophie Balland, et Albert Kahn - L'Archiviste de la planète, avec Manu Cassier, Didier Quella-Guyot sortira l’année prochaine Bougainville et le tome 1 de Sylvin Rubinstein. Compulsif ? « Disons que j’ai besoin de toucher à plein de choses assez rapidement, confie l’ancien professeur (agrégé) de lettres modernes en lycée. J'aurais du mal à passer un à deux ans sur l’écriture d’un roman comme certains écrivains qui font ça du soir au matin ! »

Le passionné de Tintin et Lucky Luke, auteur d’une thèse sur la BD en 1989, a très tôt été récompensé pour sa contribution au 9e art, auréolé d’un prix du scénario à Blois en 1990. Mais... « Mais ma première BD (Mélusine, ndlr) n’est sortie qu’en 2000, avance le Poitevin. On peut créer des histoires mais si on ne trouve pas d’éditeur qui aime l’illustrateur et le scénariste, on ne va pas bien loin. Je ne me plains pas ! » D’aussi loin qu’il se souvienne, le critique du site L@BD et plume de la chronique BD voyages sur BDZoom.com a toujours été 
« fasciné » par la manière dont les illustrateurs traduisent 
« leur vision » en dessins. Lui s’y est essayé, mais sans succès.

Voyages et inspiration

Au-delà de la BD, le retraité, 
70 ans au compteur de la vie, jardine et voyage. Ce qui l’inspire, à l’image de « ses » Amants de la terre sans nom (2021), l’autre nom de la Namibie. Il y raconte « une histoire vraie », dont l’énigme se déroule entre 1883 et 1914, période funeste où le pays a été colonisé et pillé par les Allemands, auteurs du « premier génocide du 
XXIe siècle ». Au milieu du chaos, « Hansheinrich Von Wolf et Jayta Humphreys, un officier allemand et une intrépide Américaine, passionnés de chevaux et avides d’aventures, ont choisi de construire un improbable château ». « J’ai creusé le sujet et je me suis dit qu’il y avait une histoire extraordinaire à raconter ! » Le frère jumeau d’Alain Quella-Villéger, spécialiste de Pierre Loti, a procédé de la même manière pour Halifax, mon chagrin (2021). 


« On connaît ce port de Nouvelle-Ecosse parce que les morts du Titanic, en 1912, ont été ramenés dans ses cimetières, décrypte-t-il. Et il se trouve que cinq ans plus tard, une énorme explosion d’un bateau de munitions a fait plusieurs milliers de morts. Ce n’était absolument pas connu ! » La suite lui appartient. Dans sa maison de Saint-Julien-l’Ars, le scénariste et auteur a accumulé jusqu’à 
25 000 ouvrages de toute nature. Il s’est « un peu délesté », mais quelques projets d’écriture, de nouvelles notamment, restent dans les tiroirs. Avant d’oublier, Didier a sorti récemment aux Editions Le Carrelet -celles de son frère- Si ma mémoire me trompe, je veux savoir avec qui...

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