Monique a dit non à l’amputation

En 2003, Monique s’écorchait un orteil. Quelques jours plus tard, on lui suggérait l’amputation de la jambe.

Nicolas Boursier

Le7.info

 La p’tite dame répugne à parler d’elle. « Elle a dû se faire violence pour exhumer ses douleurs », suggère Jean-Claude Babin.

Depuis six ans, Monique Goyer, secrétaire à mi-temps à la DRAC et bénévole à l’association départementale des diabétiques, vit au jour le jour. Toisée par « cette épée de Damoclès » qui menace son intégrité.

Depuis 2003, elle se sait diabétique. Insulino-dépendante. A l’origine de cette déclaration de « désamour », une « simple » écorchure à un orteil. « J’avais toujours eu des problèmes de pied, rappelle-t-elle. Aussi ne me suis-je pas trop inquiétée. »  Et pourtant, le diagnostic du « mal perforant » afficha bientôt l’imminence d’une gangrène. « Cette blessure a rapidement rongé l’os, poursuit Monique . Une prise de sang plus tard, on m’annonçait que j’étais diabétique. » La solution de l’amputation survint tout aussi rapidement dans les débats. « Je m’y suis refusée», lâche encore Mme Goyer.

Chaque jour, à raison de deux injections le matin et le soir, elle freine l’avancée de l’envahisseur. « L’an passé, éclaire-t-elle, j’ai perdu ma mère et mon petit frère. Avec les émotions, le pancréas se fragilise et le diabète gagne du terrain. Je suis alors montée à quatre piqûres quotidiennes. »

Aujourd’hui, Monique tient encore sur ses deux jambes. Et ne regrette rien. Au moindre écart, elle sait toutefois qu’elle risque sa vie. Pour elle comme pour bien d’autres, l’attention rejoint désormais le devoir de survie.

 

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