Romain Mudrak

Le7.info

Le tribunal administratif de Poitiers étudiait, ce matin, le cas original du Dr Chamfeuil. Ce psychiatre d'Angoulême est décédé en mai 2012, à 59 ans, d'une hépatite C, qu'il aurait contractée, selon ses enfants et son épouse, après un accident de la route daté du... 24 janvier 1985. Du plasma sec contaminé lui aurait été injecté par perfusion durant son transfert en ambulance vers l'hôpital de Jonzac. Le Dr Lacroix, jeune interne à l'époque, a reconnu les faits vingt-cinq ans plus tard, bien que les archives de l'établissement aient été détruites. La vie du Dr Chamfeuil est bouleversée. La maladie l'affaiblit et le traitement le rend irritable et dépressif. Il n'a engagé une procédure pour faire valoir ses droits à indemnités qu'en 2009. Ses proches poursuivent aujourd'hui son combat. Ils réclament près de 700 000€ à l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam). Le rapporteur public ne leur a attribué qu'une compensation de 54 000€ pour les préjudices physiques et moraux du Dr Chamfeuil, auxquels il faut ajouter 5 000€ pour chacun des quatre enfants et 4 000€ pour l'épouse. L'ex-épouse, également requérante, obtient 6 000€. Rien ne prouve que la baisse de rémunération des dernières années d'activité du praticien est due à la pathologie, selon le rapporteur, qui conteste aussi les frais liés à l'emploi d'une aide à domicile. Si le juge suit l'avis du rapporteur, la famille sera bien loin du compte. Réponse dans quinze jours.

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