Les réquisitions du parquet sont lourdes dans le procès en comparution immédiate des 8 prévenus accusés d’avoir participé aux émeutes de samedi après-midi, à Poitiers. Avant la reprise de l'audience à 20h15, 3 d’entre eux encouraient déjà de la prison ferme.
Un jeune homme d’une vingtaine d’années et un autre, âgé de 50 ans, pourraient notamment être condamnés à 18 mois de prison dont 8 avec sursis pour usage d’une arme sur les forces de l’ordre et dégradations. Au bout de 48h de garde à vue, deux ont avoué avoir lancé une pile et brisé une vitre de la Caisse d’Epargne de la place du marché.
Leur profil ? Les prévenus ont adopté un mode de vie marginal, ne disposant que d’emplois précaires et démontrant un goût prononcé pour la consommation de drogues. Aucun des quatre prévenus interrogés jusque là n’a été interpellé la main dans le sac. Trois ont été arrêtés en possession de fusées de sécurité maritime, de masque de plongés ou de bombes de peinture. Le quatrième a été emmené au poste après une descente de police au « 23 », route de Paris.
"L'attirail du manifestant agressif"
Il disposait de tout « l’attirail du manifestant agressif », a indiqué le procureur en s’adressant à trois des quatre prévenus. Ce dernier a également insisté sur le fait que « la manifestation était organisée pour mener un combat contre les forces de l’ordre ». Une affirmation venant contredire la thèse portée par certains avocats selon laquelle la manifestation bon-enfant aurait dégénérée.
Une enquête pour connaître les organisateurs
Le témoignage de Jean-François Papineau, commissaire divisionnaire de Poitiers, a été décisif dans l’interpellation de deux personnes. Mais en l’absence de preuve matérielle telle que des vidéos ou des photos attestant la présence des prévenus sur les lieux de l’émeute, l’accusation paraît mince.
Pour Me Brottier, seuls des « pauvres bougres » comparaitraient à la barre ce lundi. Ils auraient « suivi le mouvement ». Comme beaucoup le pensent dans la salle, les vrais organisateurs, étrangers à Poitiers, seraient toujours dans la nature. Une information judiciaire a d’ailleurs été ouverte pour tenter de les retrouver.
Les condamnations sont tombées tard dans la soirée. Trois des prévenus ont écopé de peines de prison ferme, entre un et quatre mois.