Un dépistage, ça ne coûte rien

Le spectre du VIH a longtemps occulté l’existence de nombreuses infections sexuellement transmissibles. Syphilis, gonocoques, hépatites B et autres lympho-granulomatoses vénériennes continuent pourtant de sévir.

Nicolas Boursier

Le7.info

Ses « clients » n’ont pas tous le profil extrême de ce patient homosexuel, déclarant au compteur « cent vingt compagnons différents en un mois ». Dans les couloirs du service d’infectiologie du CHU, le Dr Gwenaël Le Moal en voit pourtant de toutes les couleurs. 

Responsable du centre de dépistage et de prise en charge des patients atteints de VIH, le jeune médecin est tous les jours confronté à la souffrance active et à la peur de la contamination. Ses consultations ne se fixent aucune limite. 

« Le VIH a longtemps créé une telle psychose que toutes les autres infections sexuellement transmissibles ont peu à peu échappé à la conscience collective. Y compris chez les populations hétérosexuelles, qui se sentaient « à l’abri ». » 

Le spécialiste parle au passé. survécu au temps. Syphilis et hépatite B chez les hommes, papillomavirus (HPV) et lymphogranulomatoses vénériennes (LGV) chez les femmes, gonocoques… pour les deux sexes, continuent en effet de frapper. « Au cours des trois dernières années, le nombre de cas dépistés, de gonocoques notamment, a doublé », explique Gwenaël Le Moal. Pour autant, l’efficacité des campagnes de communication et la démystification du dépistage semblent en passe de porter leurs fruits. « Pour deux tiers des cas dépistés, la maladie est asymptomatique, poursuit le praticien. D’où la nécessité d’aller consulter au moins une fois dans sa vie. Même si on est sûr de sa sexualité, cela ne coûte rien de donner quelques minutes pour être totalement rassuré.  » 

Ce qui vaut pour la prévention des cancers de l’utérus chez les adolescentes (la vaccination contre le HPV est recommandée entre 14 et 16 ans, mais possible ultérieurement) trouve sa raison d’être pour l’ensemble des IST. « Un dépistage, c’est gratuit, sans douleur, discret et responsabilisant », appuie le Dr Le Moal. C’est vous qui voyez… 

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Deux centres sinon rien 

La prévention et le dépistage des maladies sexuellement transmissibles font, depuis une dizaine d’années, l’objet de toutes les attentions. 
VIH et hépatite B sont particulièrement  « suivies », depuis 2000, au Centre d’information de dépistage anonyme et gratuit, à la Milétrie (sur rendez-vous de 10h à 12h le lundi, de 14h à 15h le mercredi, de 12h30 à 13h30 le vendredi), ainsi qu’en médecine préventive universitaire et à l’antenne du Relais Georges-Charbonnier, 14, rue du Mouton (le mardi de 17h à 19h). Un numéro commun, le 05 49 44 39 05. 
Ce même Relais Charbonnier intègre en outre une seconde structure, le Ciddist (Centre d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles), qui propose un dépistage plus élargi des ch

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