Les violences de Poitiers revendiquées

Alors que la cour d'appel de Poitiers examine aujourd'hui les demandes de remise en liberté des trois personnes condamnées et incarcérées après les violences du 10 octobre, un groupe de militants autonomes a revendiqué les incidents, hier, auprès du quotidien Le Monde.

Laurent Brunet

Le7.info

Dans une lettre anonyme adressée au journal parisen et signé "Quelques casseurs", un groupe d'autonomes revendique les incidents, justifie son mode d'action violent et s'exprime par rapport à la peur engendrée dans la population.

Le site lemonde.fr publie quelques extraits de ce texte "qui reprend les codes et le langage des autonomes dits insurrectionnalistes" : "Nous sommes passés par ces rues, écrivent-ils. Le plus vieux baptistère de France [le baptistère Saint-Jean qui a été tagué] a été baptisé […]. Il faut avouer qu'on s'en fout du patrimoine. Toute trace des incandescences passées est monumentalement neutralisée. Alors, faut ranimer un peu." 

Puis ils ajoutent : "Nous sommes passés par ces rues. Sur les images, il y a des pleurs d'enfants. On voudrait que les enfants pleurent à cause de nous. Mais ils pleurent avec nous. Ce sont les mêmes larmes que nous avons versées […], des larmes contre ce monde."

Le texte, ironiquement intitulé "Coucou c'est nous", répond également  à un article du Monde dans lequel le quotidien qualifiait le mode d'intervention des casseurs de "stratégie du coucou" : "Ils  se greffent à une manifestation un jour d'événement festif, ce qui leur permet d'utiliser masques et cagoules, parfois sur le mode carnavalesque."

Toujours selon le site, ce courrier est parvenu au quotidien une semaine après la manifestation de Poitiers et, "pour vérifier son authenticité, il a été demandé à ses auteurs des garanties prouvant qu'ils se trouvaient bien sur place, ce qui a été fait".

Cette révélation intervient dans un contexte de forte tension. En effet, la  cour d'appel de Poitiers examine ce jeudi les demandes de remise en liberté des trois personnes condamnées et incarcérées après les violences du 10 octobre. Samuel et Jean-Salvy, étudiants de 20 ans, ont été condamnés en comparution immédiate à un mois de prison ferme (6 mois dont 5 avec sursis) et Patrick, 51 ans, sans profession, à quatre mois fermes (8 mois dont 4 avec sursis), avec mandat de dépôt, pour "violences en direction des forces de l'ordre".

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