Un adolescent poitevin de 14 ans est décédé le 12 février dernier des suites du funeste « jeu du foulard ». L’Association de parents d’enfants accidentés par strangulation (Apeas) appelle plus que jamais à la vigilance.
Marc (*) avait 14 ans et un brillant avenir devant lui. Sa vie a basculé le jeudi 4 février dernier, dans le huis clos d’une chambre d’adolescent. Hospitalisé au CHU de Poitiers, le jeune homme scolarisé en 3e au collège Camille-Guérin s’est éteint huit jours plus tard. Ses obsèques se sont déroulées en l’église Saint-Vincent de Paul de Poitiers mercredi dernier, suscitant évidemment une très forte émotion compte tenu des circonstances.
En cause ? Le tristement célèbre jeu du foulard (cf encadré). Les commentaires de ses proches et connaissances sur les pages Facebook ne laissent planer aucun doute. Extraits : «Maudit soit le jeu du foulard, il m'a enlevé un cousin…» ou encore «Vous les jeunes qui connaissez mieux que nous le foulard, réagissez quand vous voyez quelqu'un le faire, prévenez des risques et, surtout, prévenez les adultes responsables…» Ce deuxième message en forme de SOS est particulièrement symptomatique de l’ignorance qui entoure ce véritable jeu de massacre.
Prévenir et informer
Chaque année pourtant, une dizaine de jeunes -17 en 2009, déjà 4 en 2010- succomberaient dans l’Hexagone selon le recensement effectué par l’Association de parents d’enfants accidentés par strangulation (Apeas). Sans compter les séquelles irréversibles dont les victimes peuvent souffrir (crises épileptiques, état végétatif, paralysies…). «Et encore, ce ne sont que les cas qui nous ont été signalés», souligne sa présidente, Françoise Cochet. Elle-même a perdu un fils en octobre 2000 et se bat désormais pour «informer et prévenir des dangers du jeu du foulard et de ses dérives les jeunes, les familles, les professionnels de l'éducation, de la santé et de la justice».
Son mot d’ordre ? La vigilance. «Certains signes avant-coureurs tels que des troubles de l’acuité et des maux de tête doivent mettre la puce à l’oreille des parents», insiste Françoise Cochet. Pour le reste, difficile de détecter quoi que ce soit car le jeu du foulard s’apparente plus à un jeu dangereux qu’à un comportement violent ou suicidaire. En tout état de cause, une cellule d’écoute et de soutien psychologique a été mise en place au collège Camille-Guérin. Elle sera maintenue «aussi longtemps que nécessaire», précise le Rectorat.
(*) Le prénom de la jeune victime a été volontairement changé pour préserver son anonymat.
En deux mots
Le «jeu du foulard» est un étranglement volontaire, réalisé seul ou à plusieurs, dont l'objectif est de vivre une expérience, de connaître des sensations nouvelles. Cette expérience, d'apparence anodine, peut avoir des conséquences très graves, pouvant aller de séquelles irréversibles à la mort. Plus d'infos sur www.jeudufoulard.com