Daoust : «L'Académie participe à la réduction de la dette»

Martine Daoust n'est pas du genre à tourner autour du pot. Lors d'une conférence de presse, organisée cet après-midi à Poitiers, la Rectrice a expliqué pourquoi les départements à la démographie galopante se voyaient privés de postes d'enseignants.

Romain Mudrak

Le7.info

« L'institution participe à la réduction de la dette de l'Etat. Elle se trouve très impactée. Il est clair que l'on va arriver à quelque chose de moins confortable pour les enseignants et pour les élèves. Mais je rappelle qu'en collège, pour l'instant, le nombre moyen d'élèves par classe est de 24. Si certaines sont à 30, d'autres sont à 17. » Avant d'ajouter : « Sans provocation aucune, il faut aussi dire que l'Etat a continué de recruter 45 000 enseignants ces dix dernières années alors que les effectifs reculaient de 600 000 élèves. »

L'Etat supprimera 16 000 postes d'enseignants supplémentaires à la rentrée 2011. Dans l'académie, les estimations se confirment. Cette opération se traduira par la disparition de 77 postes dans le premier degré, de 70 postes dans le secondaire, 50 postes dans le privé. La situation provoque la colère des syndicats. En effet, dans la Vienne, 20 postes d' « instits » disparaîtront alors que les écoles devraient enregistrer, dans le même temps, l'inscription de 272 élèves supplémentaires.

«On me fait passer pour une sorcière»

Ces mêmes syndicats reprochent au gouvernement, représenté localement par la Rectrice, de se limiter à une vision comptable de la situation. Martine Daoust s'en défend : « On me fait passer pour une sorcière. Mais, dans le contexte économique actuel, je suis restée proche des réalités du terrain et, notamment, de la dimension rurale de l'académie. »

Les établissements plus particulièrement concernés par ces suppressions de postes seront connus début avril, après la tenue des comités techniques paritaires départementaux. A noter que face à la disparition programmée de 25 postes administratifs, la Rectrice a indiqué vouloir « protéger les établissements » avant de conclure : « Mon cabinet ne sera pas épargné. »

Interrogé sur la prime au mérite pour les chefs d'établissement, annoncée ce matin par le ministre Luc Chatel, La Rectrice a indiqué qu'elle n'avait aucune estimation du montant alloué à ce dispositif. En revanche, Martine Daoust a parfaitement «assumé» la prime de 22 000€ qui lui a été attribuée (comme aux autres Recteurs de France) : «Je pourrais mettre mon salaire en ligne. Je touche la rémunération d'un professeur des universités et cette prime modulable de 22 000€. Je suis de service de 7h à 21h, et souvent le samedi. Je mérite ce salaire

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