Les rigolos de Montbernage

Rue des Quatre-Roues, les pratiques sont parfois curieuses. Certains hurluberlus s’y hasardent à marcher sur les voitures.

Nicolas Boursier

Le7.info

Bon, d’accord. Il arrive que quelques berlines se retrouvent les flancs rayés. Que des essuie-glaces subissent les foudres de noctambules éméchés. Ou qu’une poignée de proprios se plaigne de temps à autre d’excès de vocalises. Mais à en croire la maréchaussée, Montbernage n’est pas, à proprement parler, un quartier de vandales. « En tous les cas, il n’y a pas trace de séries de dégradations avérées», insistent les forces de l’ordre.
Il n’empêche que, dans le coin, les riverains n’ont plus vraiment le sommeil tranquille. Il y a une quinzaine de jours, une nouvelle pratique est en effet venue s’ajouter à la litanie des « avaries » dénoncées par la collectivité : l’escalade de voiture.
L’histoire prêterait à sourire. Mais sa victime, elle, n’en est pas revenue. Anne-Charlotte vit depuis trois ans rue des Quatre-Roues. L’autre soir, une étrange idée lui a traversé l’esprit : se garer devant chez elle, sur le trottoir, parce que les places de stationnement sont comptées. Mauvaise pioche ! « Dans l’après-midi du samedi, explique-t-elle, j’ai retrouvé sur mon pare-brise un encart signé de la mairie de Poitiers. En plus du texte faisant mention d’un stationnement gênant, des amendes encourues et de l’éventuel recours à la fourrière, figurait un petit dessin montrant un véhicule couvert d’empreintes de chaussures après le passage d’un piéton. »

Deux types d’empreintes

Comment faire lorsqu’on ne peut plus passer sur le trottoir ? Réponse de la mairie : on monte sur la voiture en infraction. La recommandation n’est pas tombée dans… l’œil d’un aveugle ! « Le lendemain matin, poursuit Anne-Charlotte, j’ai découvert le toit de mon véhicule complètement enfoncé et la carrosserie recouverte, sur toute la longueur, d’empreintes de pas de deux origines différentes. »
Le commissariat a entendu la demoiselle. « Mais il m’a aussitôt invitée à éclaircir l’histoire avec les services municipaux avant de porter plainte contre eux », narre Anne-Charlotte. Alertée, la mairie a expliqué à la petite dame que le type de papier retrouvé sur son pare-brise avait été distribué des semaines auparavant à Montbernage dans le cadre de travaux effectués sous la pénétrante et qu’elle ne pouvait en aucun cas l’estimer responsable de ses dommages.
Des « fétichistes de l’avertissement » auront donc eu l’idée d‘en ressortir un exemplaire de leur armoire aux souvenirs. Et de faire payer l’automobiliste indélicate. Sont-ce les mêmes petits rigolos qui ont joué les escaladeurs ? Si quelqu’un sait quelque chose… 
 

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