Martine Daoust : «Revenons aux fondamentaux»

L'ancienne rectrice de Poitiers Martine Daoust a retrouvé sa liberté de parole. On l'avait déjà remarqué dans son livre (*), vendu à 6 000 exemplaires, dans lequel elle n'hésitait pas à dénoncer violemment « l'opposition systématique des syndicats » à tout changement. Invitée, jeudi, par la Fédération UMP de la Vienne, à présenter sa vision de l'école aux sympathisants, elle a dénigré un «système qui mange de plus en plus de moyens financiers pour très peu de résultats selon le classement Pisa».

Romain Mudrak

Le7.info

Le collège unique dans sa forme actuelle a particulièrement retenu son attention. L'ex-rectrice de Poitiers, de 2010 à 2012, souligne que la France n'admet pas que deux enfants puissent être inégaux sur la ligne de départ. Une métaphore sportive pour montrer que « certains élèves ne disposent pas du bagage et de méthodes d'apprentissage suffisantes pour suivre le rythme imposé par un programme scolaire trop lourd ».

Martine Daoust propose notamment des « classes de niveaux dans toutes les disciplines ». « Durant une période, même très courte du collège, on pourrait intégrer les élèves en difficulté dans une classe où ils disposeraient d'un accompagnement privilégié, avant de revenir dans le parcours général ». Globalement, elle insiste sur la nécessité de «réduire les programmes scolaires, maîtriser les concepts avant de passer aux étapes suivantes et revenir aux fondamentaux». « L'Ecole n'est pas là pour dispenser des ateliers de cuisine... »

Jeudi matin, 150 personnes manifestaient dans le centre-ville de Poitiers pour contester, notamment, la mise en place actuelle de la réforme des rythmes scolaires. Sur ce sujet, Martine Daoust s'oppose sans surprise à ce «désengagement de l'Etat aux dépens des collectivités». Plus précisément, elle souligne que les petites communes rencontrent d'énormes difficultés à la mettre en œuvre  : « Faute de moyens pour employer de véritables animateurs, elles ne proposent qu'une garderie améliorée. C'est la campagne contre le reste du monde. On accroît les inégalités territoriales. »

« L'OMS vient de rendre un rapport indiquant que les enfants sont fatigués parce qu'ils se couchent trop tard. Les rythmes scolaires n'ont rien à voir là-dedans, les journées sont toujours aussi longues. Personnellement, je m'interroge sur les compétences pédagogiques des associations à qui on confie les activités périscolaires de nos enfants. »

Une chose est sûre, Martine Daoust n'a pas perdu sa verve. Maintenant qu'elle s'est libérée de son devoir de réserve, l'enseignant-chercheur compte bien mettre son expérience au service de sa famille politique, l'UMP.

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