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Entre la Libye et le chirurgien poitevin Jérôme Cau, l’aventure continue. Souvenez-vous, en février 2014, le « 7 » (n°205) racontait l’histoire de ce « médecin sans frontières », membre du laboratoire Inserm Irtomit et chef du service de chirurgie vasculaire et de transplantation rénale de l’hôpital de... Benghazi. Témoin privilégié de la révolution libyenne, il évoquait sa volonté de créer là-bas une école de chirurgie. En attendant que son projet se réalise, le praticien lance un partenariat unique en son genre, à Poitiers.
Au dernier trimestre 2017, une trentaine de médecins et infirmiers originaires des trois principales villes libyennes iront en Tunisie puis à Poitiers pour perfectionner leurs techniques chirurgicales. Mis en œuvre par l’ONG Acted, ce dispositif sera financé par l’Union européenne et le ministère des Affaires étrangères. L’objectif ? Subvenir aux besoins d’un pays qui peine à se réorganiser.
Le robot corrige les gestes
Ces stagiaires très spéciaux bénéficieront d’innovations élaborées à Poitiers comme ce robot capable de reproduire des gestes de cœliochirurgie. Il est actuellement développé par l’institut Pprime et plus particulièrement par l’équipe Robioss de Saïd Zeghloul, qui a travaillé en partenariat étroit avec le même Jérôme Cau pour parvenir à un résultat étonnant. Grâce à plusieurs capteurs et caméras, il compare les mouvements de l’apprenti chirurgien avec ceux préenregistrés d’un expert et les corrige en temps réel. Aux manettes, le praticien ressent chaque effort, les tensions comme les résistances. « Ce système permet d’acquérir la sensibilité nécessaire lors des opérations. C’est une question de proprioception », précise Jérôme Cau.
En parallèle, les médecins libyens perfectionneront leur technique sur des cadavres revascularisés grâce à la plateforme Simlife (n°295) développée par le laboratoire d’anatomie de Poitiers. Au final, cette collaboration originale devrait aboutir à la création d’une certification valable en France, en Libye et en Tunisie.
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