Aujourd'hui
Ils semblent invincibles. A 20 et 24 ans, Titouan Pelletier et Alexis Couture pratiquent l’art du déplacement depuis qu’ils ont 14 ans. Cette discipline, issue du parkour (plus orienté performance), consiste à « aller d’un point A à un point B de la manière la plus efficace possible en utilisant les obstacles comme appuis », précise Alexis. Il est donc ainsi très fréquent de voir les deux amis… grimper sur les toits, sauter de muret en muret et franchir les obstacles avec une agilité digne d’un chat. Du genre « casse-cou », Alexis et Titouan ont trouvé dans le parkour une manière de s’exprimer. « Ce qui m’a attiré c’est vraiment la liberté de mouvement, le fait qu’il n’y ait pas de règle, pas de code et la possibilité de faire partie d’un groupe. » Et ce groupe, ils l’ont trouvé en intégrant Poitiers Parkour il y a quelques années. Titouan en assure même la présidence. Les deux « traceurs » y encadrent des jeunes à partir de 13 ans, tout en pratiquant leur passion.
Mercredi dernier, la séance d’entraînement avait lieu aux Couronneries, place Coimbra. Pendant près de deux heures, l’endroit est devenu le terrain de jeu des deux coaches mais aussi celui de Juliette, Robin, Eliman ou encore de Martin, âgés de 13 à 19 ans. Au programme : un échauffement, quelques exercices d’atterrissage et d’amorti avant de grimper. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les traceurs ne sont pas imprudents. Ils analysent l’environnement, calibrent un saut et renoncent parfois. « S’il y a des paramètres que je ne peux pas gérer, je ne le fais pas, ça reviendrait à prendre des risques inutiles. » Les blessures sont ainsi rares, même si quelques entorses (« coin-coin » dans le jargon) peuvent survenir. « Le renforcement est primordial », insiste Titouan. Le mental prend également une place importante dans la discipline, notamment en ce qui concerne la gestion de la peur. « Si j’ai peur du vide je vais marcher sur le rebord d’un bâtiment jusqu’à ce que ça passe par exemple », confie Alexis. « Mais se forcer à faire un mouvement sera toujours contre-productif », ajoute Titouan. Si la discipline progresse en crédibilité, notamment grâce à la structuration d’associations, le chemin reste long pour faire disparaître les clichés. « Certains pensent encore que l’on dégrade l’espace public. Nous sommes juste des jeunes qui faisons du sport. » Les membres de Poitiers Parkour réalisent régulièrement des démonstrations pour partager la passion et casser les idées reçues. Les curieux pourront ainsi découvrir la discipline ce vendredi à Gallery République et songer, peut-être, à goûter à un peu de liberté.
DR Titouan Pelletier - Poitiers Parkour
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