Les centres de loisirs en ordre de marche

Les vacances de printemps commencent vendredi soir dans l’académie. Fermés au public, les centres de loisirs de Poitiers accueilleront tout de même les enfants des familles prioritaires. Qui cela concerne-t-il ? Pourquoi le principe de gratuité a-t-il été acté ? Nous avons suivi les débats.

Romain Mudrak

Le7.info

Dans la période actuelle de confinement, beaucoup d’enfants ne remarqueront même pas le début des vacances de printemps vendredi… Mais ceux qui continuaient d’aller à l’école jusque-là seront accueillis dès lundi dans les centres de loisirs de Poitiers. Cela concerne les familles dont les parents exercent des métiers de soignants, d’auxiliaires de vie mais aussi désormais les forces de sécurité, la police, la gendarmerie, les pompiers et les militaires.

Pas pour les commerces alimentaires
En revanche, toujours pas les enfants de l’agroalimentaire et des commerces de proximité dont les parents sont pourtant mobilisés tous les jours pour nourrir le reste de la population. Pour ce genre de décision, la préfecture de la Vienne n’a aucune liberté de manœuvre. La règle est édictée par la cellule interministérielle de crise. Elle est la même pour toute la France. « On nous a dit que cela risquerait de faire tache d’huile. Ces enfants devraient partout ensuite être accueillis à l’école », souligne le maire de Poitiers, Alain Claeys, qui a soumis le sujet à la préfecture. « D’autres villes l’ont fait mais sans autorisation, c’est très fragile, on ne le fera pas », poursuit Pierre Michon, directeur général adjoint des services de Poitiers.

Capacité de 150 enfants
Difficile encore de dire combien de familles bénéficieront de cette offre. Actuellement, « entre 40 et 50 élèves » viennent en semaine dans les écoles de Grand Poitiers faute de pouvoir être gardés chez eux. La capacité d’accueil pourra être portée à 150 selon les besoins dans les maisons de quartier de Poitiers. Beaucoup de centres fonctionneront, au début au moins, avec un directeur et un animateur. Les règles d’encadrement seront identiques au reste de l’année, les gestes barrières en plus. Les locaux seront nettoyés deux fois par jour.

« La gratuité n’a pas de sens »
En coulisses, un débat s’est ouvert la semaine dernière sur la gratuité potentielle de ce service qui est habituellement facturé par les maisons de quartier. A la Gibauderie, le conseil d’administration composé d’habitants avait au départ opté pour le maintien d’une grille tarifaire. « Pour nous, la gratuité n’a pas de sens, indiquait dans un premier temps son président, Bruno Faye. Les parents concernés bénéficient du maintien de leur salaire, ils ne sont pas confinés, certains préfèrent travailler. Notre position est très pragmatique. » Finalement, face au risque d’un traitement déséquilibré des usagers selon les quartiers, une décision unanime a été prise en faveur de la gratuité. Un geste symbolique, mais pas que. Plus simple à gérer, ce choix ne réduira pas le budget des centres. La Caisse nationale d’allocations familiales a voté il y a quelques jours la reconduction des subventions (importantes) aux maisons de quartier sur la base de l’activité d’avril 2019. Quant aux repas, ils seront pris en charge par la mairie.

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