En mars, on aurait dû le voir sur la scène du Théâtre libre, à Paris dans Les Fourberies de Scapin. Et quelques mois plus tard, il aurait dû participer à deux tournages et commencer à répéter Le Bourgeois gentilhomme, de Molière. Confinement oblige, Benjamin Lavernhe a subitement vu tous ses projets mis en pause forcée. « J'ai eu l'impression d'être sous cloche, en attente, sidéré. C'était une sensation bizarre, hors du temps », confie le comédien, qui sortait d'une année 2019 bien remplie. Aujourd'hui encore, en dépit du déconfinement, le Poitevin n'a pas de réelle visibilité sur son agenda, en stand-by. « Les deux tournages ont été décalés entre août et l'automne. Mais rien n'est sûr, dans la mesure où l'on ne connaît pas encore le programme de rentrée de la Comédie française. C'est difficile de se projeter. »
S'il confesse de ne pas avoir été « des plus productifs » durant cette période, Benjamin Lavernhe a participé aux programmes diffusés sur la webTV imaginée par la Comédie française, La Comédie continue !. Et y a notamment assuré le rôle de « speakerin », le 3 avril dernier. « J'avais 48 heures pour faire onze vidéos. J'ai fait quelque chose de ludique et léger, avec des mini-théâtres pour chaque rubrique. C'est un exercice de style où l'on prend un peu les gens par la main. » Une expérience nouvelle, collective, qui l'a profondément réjoui. « C'était assez émouvant de sentir cet esprit de troupe, avec près de 300 messages par jour sur notre groupe WhatsApp. Au début, on était un peu inquiet de la qualité des programmes, de la technique, etc. Mais on a été très vite rassuré par le côté éphémère du concept -comme un lever de rideau- qui nous permettait de nous décomplexer. On s'est découvert, on s'est surpris à se rencontrer autrement, dans nos confessions, notre intimité... Cette émulation, c'était assez beau à voir. » Avec le déconfinement, la programmation de La Comédie continue ! devrait bientôt ralentir... Mais pourrait ne pas en rester là. « On est en train de réfléchir à l'évolution de cette webTV, à peut-être la faire revenir de manière plus ponctuelle. »
A l'image de cette initiative, Benjamin Lavernhe veut croire aux bienfaits de cette période sur son art. « Je l'ai vécue comme un temps offert pour l'observation. Quand on alterne entre plusieurs tournages et pièces de théâtre, on n'a pas forcément le temps pour se nourrir de cette matière. Le confinement nous a, je crois, tous nourri à un endroit. C'est aussi pourquoi je n'ai pas ressenti le besoin, l'urgence de répéter. »
La Comédie française dans votre salon
Dans l’impossibilité de se produire sur les planches, toute la Troupe de la Comédie française se mobilise sur le web. En effet, elle anime depuis le 30 mars La Comédie continue !, une chaîne en ligne qui propose des programmes inédits et plusieurs levers de rideaux déjà diffusés. Chaque jour, dès 16h, un comédien de la Comédie française ou de son Académie joue le ou la speakerine, en présentant à sa manière ces pastilles familiales, pédagogiques (à destination des enfants et des bacheliers), poétiques, divertissantes et toujours théâtrales. Une programmation à suivre exclusivement sur le site internet de la Comédie française, sa page Facebook ou sa chaîne YouTube. A noter que certains programmes sont également disponibles en podcast sur Soundcloud.
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Axelle Walker. 29 ans. Mosellane d’origine, à Poitiers depuis presque dix ans. Paléontologue au sein du laboratoire Palevoprim et volleyeuse de haut niveau. A remporté plusieurs fois le championnat de France universitaire et connu l’Elite féminine avec le CEP Poitiers-Saint-Benoît. Promène son indéfectible sourire entre sport et recherche.
