Retour dans le peloton des profs

Après quatre ans à négocier avec les ministres en tant que représentante du premier syndicat des enseignants du primaire, Francette Popineau a fait sa rentrée en Réseau d’éducation prioritaire, à Poitiers.

Romain Mudrak

Le7.info

Elle est revenue à son « vrai métier ». En cette rentrée, Francette Popineau est de nouveau en contact avec les élèves de l’école maternelle Tony-Lainé à Poitiers. Elle avait promis son retour dans nos colonnes en 2016, lorsqu’elle avait été propulsée secrétaire générale du Snuipp-FSU, le premier syndicat des enseignants du primaire (Le 7 n° 327). L’ivresse de la vie parisienne, les dorures du ministère de l’Education nationale, la notoriété, les sollicitations des journalistes de la presse nationale ne lui sont pas montées à la tête.

Au cours de ces quatre dernières années, Francette Popineau a été amenée à négocier en direct plusieurs réformes avec deux ministres successifs. D’abord Najat Valaud-Belkacem, « elle savait ce qu’était l’école de la République », ensuite avec Jean-Michel Blanquer, « lui n’écoute pas le terrain, il est trop sûr de lui ». Inutile de préciser sa préférence. « Mais ce n’est pas lui qui m’a fait partir », clarifie-t-elle immédiatement. Changer d’endroit et d’équipe oblige à se remettre en question. « J’ai pris beaucoup de plaisir à effectuer cette mission parfois stressante, mais il faut du sang neuf quand ça commence à ronronner. »

Au cœur du quartier

Francette Popineau siège toujours au conseil de son syndicat mais c’est tout. A trois ans de la retraite -« du moins si la réforme ne change pas tout ! »-, cette enseignante expérimentée a choisi de prendre la direction d’une école en Réseau d’éducation prioritaire (Rep), aux Trois-Cités. « J’aime beaucoup cet établissement parce qu’il est vraiment au cœur du quartier, près du centre social et des commerces. C’est ici que je me sens véritablement utile maintenant. » Tony-Lainé compte neuf classes, une unité pour les enfants autistes et un dispositif innovant pour les élèves qui ne maîtrisent pas bien le français (Le 7 n°488). Le boulot est énorme. « Ma priorité va être d’associer le plus possible les parents pour leur donner les codes de l’école. Pour cela, je peux compter sur une équipe investie et bienveillante. »

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