Le marché de la véranda a bénéficié d’un « effet confinement ». Les clients ont choisi d’améliorer le confort de leur maison au cas où ils seraient reconfinés. A tel point que les fournisseurs et les embauches ne suivent pas toujours.

Romain Mudrak

Le7.info

En mai, fais ce qu’il te plait ! Autant dire que certains habitants de la Vienne ne se sont pas fait prier pour appliquer cet adage tout en améliorant le confort de leur habitat. Dans le secteur de la véranda, le confinement a dopé un marché plutôt calme avant la crise sanitaire. « Au bout de deux mois bloqué à son domicile, si sa maison n’est pas confortable, on s’en rend compte, estime Olivier Elion, gérant de Loisirs Véranda à Migné-Auxances. Les gens ont eu le temps de préparer le projet et comme ils ont moins dépensé pendant cette période, ils pouvaient se le permettre. » L’épargne des Français a atteint des records cette année. Alors pourquoi ne pas se faire plaisir. Et l’activité semble soutenue, aujourd’hui encore, sur un petit air de « et si le confinement recommençait… ».


Fournisseurs exsangues

Commercialement, le retard engrangé pendant le « stand-by » a été globalement rattrapé. Reste un problème : l’approvisionnement. Avec l’afflux de commandes, les fournisseurs ne parviennent pas à suivre la cadence. D’autant que certaines frontières sont restées fermées longtemps et que d’autres pays réduisent leurs échanges. De fait, même les produits fabriqués en France pâtissent de délais à rallonge pour les matières premières. Résultat, au lieu de quatre semaines en général, la livraison chez le client met le double. Crise sanitaire oblige, tout le monde est logé à la même enseigne.


Cette situation freine inévitablement les recrutements. Difficile de se projeter dans ces conditions. Un autre problème vient contrecarrer les plans des entreprises en demande : le manque de candidats à l’embauche. « Moi-même, j’ai voulu prendre un apprenti grâce aux aides de l’Etat, mais dans la seule formation par apprentissage de poseurs, qui se situe à Angoulême, on ne m’a trouvé personne », souligne Olivier Elion. Comme d’autres métiers du bâtiment, celui de poseur de menuiserie alu peine à attirer les jeunes. Certains diront que les conditions de travail sont pénibles, il existe aussi d’autres avantages (lire en p. 12). Le bac professionnel proposé par le lycée Nelson-Mandela, à Poitiers, a toutefois réussi cette année à remplir douze de ses quinze places.

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