Réveillon : les traiteurs résistants

Tous les rassemblements d’ampleur seront interdits pour le réveillon. Pas de quoi arranger la situation des traiteurs dont l’activité est frappée de plein fouet par la crise de la Covid-19. Malgré l’incertitude, certains tentent de résister.

Romain Mudrak

Le7.info

A Châtellerault, le réveillon de L’Angelarde est annulé. Pour Philippe Mercier traiteur, ce ne sont pas moins de 
700 couverts qui partent en fumée. A Mignaloux, 400 repas ne seront pas servis après la suppression du traditionnel gala du club de foot. Idem à Loudun, où le comité des fêtes n’organisera pas son Nouvel An qui accueille chaque année près de 300 convives. Les exemples sont nombreux. Le protocole sanitaire empêche tout regroupement pour les fêtes de fin d’année afin de limiter la propagation de la Covid-19. Bilan, les traiteurs s’enfoncent un peu plus. « Cette année, nous avons perdu 70% de notre chiffre d’affaires entre les galas, congrès, mariages annulés... Mais nous ne sommes pas là pour nous plaindre », précise d’emblée Béatrice Cyr, responsable commerciale de Philippe Mercier traiteur, installé à Naintré. L’entreprise, qui emploie 9 salariés, a contacté la presse locale dès la mi-novembre pour communiquer sur son offre à emporter. « On ne veut pas laisser tomber nos clients fidèles, voilà pourquoi on tente de proposer autre chose. » Un menu de fête avec foie gras, noix de Saint-Jacques et mijoté de cerf au vin, le tout en barquettes à réchauffer soi-même. Le « colis » est transmis avec un mode d’emploi et des gommettes pour associer les sauces aux bons plats !

Difficile d’anticiper
les commandes

Pour l’instant, cette offre « haut de gamme » peine encore à trouver preneur. « Les gens n’ont pas la tête à réveillonner », tempère Béatrice Cyr, qui mise beaucoup sur décembre et ses décorations de Noël. « Les fêtes seront tristounes, on le sait », tranche de son côté François Lafond, l’un des acteurs majeurs de la place avec sa quarantaine de salariés, tous en chômage partiel, et ses 120 000 couverts à l’année. Il a terminé l’exercice 2020 avec un chiffre d’affaires en baisse de 34%. « Notre activité n’est pas compatible avec ce qu’il se passe en ce moment, on peut bricoler mais c’est insuffisant. » Le volet traiteur est à l’arrêt, tout comme le restaurant Juliette, à Migné-Auxances. Reste la boutique Lafond en centre-ville de Poitiers, qui devrait pouvoir vendre des plats de réveillon. Mais difficile d’anticiper les commandes… L’incertitude est totale et l’exercice 2021 ne démarre pas sous les meilleurs auspices. Du côté des salariés intérimaires de la restauration, qui vivent des grands événements, l’inquiétude domine. Mercier emploie à lui seul 130 « extras » pendant les fêtes.

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