Aujourd'hui
Il y a deux ans, Stéphane Descoubès a repris Iteuil Sports, entreprise artisanale qui crée des équipements sportifs. Pour s’adapter à l’évolution des pratiques, l’ancien instituteur de 45 ans a pour principal mot d’ordre l’innovation.
Il traverse la crise actuelle « au jour le jour » avec un certain optimisme. Et ce bien que les dernières semaines aient marqué un net coup de frein à son activité. « Les commandes des clubs ont été stoppées avec l’arrêt de la pratique sportive, confie Stéphane Descoubès, à la tête d’Iteuil Sports, entreprise spécialisée dans la création d’équipements sportifs. On essaye donc de lancer un maximum de projets sur deux à trois ans pour mieux se projeter. »
Des idées, le Niortais d’origine n’en manque pas. Il a d’ailleurs inventé le vince pong, sport entre le tennis et le ping-pong, lorsqu’il était encore instituteur à l’école Ernest-Pérochon, à Poitiers. Afin de concevoir le matériel nécessaire à sa pratique, il s’était rapproché à l’époque d’Iteuil Sports. Au fil de leurs échanges, le patron de la PME basée au lieu-dit Ruffigny, bientôt à la retraite, lui a proposé de reprendre le flambeau. Stéphane Descoubès a accepté. « Ça me correspondait bien, sourit-il. J’adore trouver des solutions techniques. »
« J’ai une responsabilité »
Depuis deux ans, il s’évertue à transmettre à ses sept salariés, plus un apprenti, son esprit d’innovation. Lauréat du dernier concours Créa’Vienne, catégorie « reprise d’activité », Stéphane Descoubès a par exemple déposé un brevet d’invention pour un panneau de basket suspendu capable de mieux amortir les chocs et les vibrations, grâce à un mécanisme posé sur le cadre. Des concepts ou améliorations comme celle-ci, il en a imaginé une quinzaine depuis sa reprise d’Iteuil Sports. « Des fois, ça part d’une remarque sur un chantier ou de petits détails. Notre volonté est de faire des produits moins dangereux, plus accessibles et plus pratiques. En tant que fabricant, j’ai une responsabilité. » Une responsabilité éthique, aussi puisque le dirigeant de 45 ans souhaite le plus possible recourir à des matériaux recyclables. Ses bancs sont déjà réalisés avec du bois naturel, vernis d’huile de lin et d’une « potion magique ». Il envisage la production de filets à partir de… chanvre cultivé dans le pays mellois (Deux-Sèvres). « J’aimerais travailler sur des produits qui ne sont pas issus de la pétrochimie, ça me tient à cœur. » Dans une logique aussi de circuits courts. Car outre les commandes de revendeurs, de clubs, « on essaie de travailler en direct avec les collectivités dans un rayon de 50 à 100 km ».
Parmi les grands chantiers à venir, Stéphane Descoubès a initié une vaste réflexion, avec des élèves d’une école de design, sur le développement d’équipements sportifs en accès libre plus inclusifs. Pour que les city-stades ne soient plus seulement fréquentés par les garçons, par exemple. « On me dit que j’ai un profil de révolutionnaire, mais les choses se doivent d’être questionnées. A nous d’être force de proposition, de penser le sport de demain. Quitte à mettre un coup de pied dans la fourmilière. » C’est dit.
Iteuil Sports - 39, rue des Acacias, lieu-dit Ruffigny à Iteuil. Tél. 05 49 55 00 98. Site : iteuilsports.fr
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