La ministre des Sports défend son plan d'aisance aquatique à Poitiers
Romain Mudrak

Le7.info

Roxana Maracineanu est dans la Vienne aujourd'hui. La ministre déléguée aux Sports est notamment passée par la piscine de la Ganterie à Poitiers en début d'après-midi afin de rencontrer des élèves de la maternelle Micromégas en cours d'initiation à "l'aisance aquatique". De quoi s'agit-il ? "On ne veut pas leur apprendre à nager mais à changer leur représentation de l'eau, autrement dit à ne plus avoir peur", indique Mathieu Lacroix, représentant de la Fédération française de sauvetage et de secourisme qui pilote l'opération. Sans planche ni brassard, les enfants de 4 à 5 ans se familiarisent avec l'élément, mettent la tête sous l'eau, évoluent librement sous le regard des moniteurs. Cette méthode originale a été imaginée et défendue par l'ancien champion poitevin Frédéric Lefevre, directeur de l'Institut coopératif de l'apprentissage, de la recherche et de l'enseignement (Icare) : "Le corps flotte, la science le dit. Si autant d'enfants se noient chaque année, c'est qu'ils ne savent pas qu'ils flottent. Il faut agir sur le ressort psychologique." C'est tout l'enjeu de ces "classes bleues", qui se déploient partout en France sous l'impulsion du ministère des Sports. "Ce doit être une priorité car le nombre de noyades des enfants de moins de 6 ans a augmenté de 85% entre 2015 et 2018, soit près de 400", argue Roxana Maracineanu. Pour le moment, les CM1 et les CM2 sont prioritaires dans l'accès aux piscines. Selon le programme de l'Education nationale, tous les élèves doivent savoir nager avant la fin de la 6e. Dans l'académie, ils ne sont que 60% à atteindre ce niveau. L'apprentissage de l'aisance aquatique dès le plus jeune âge pourrait être une première pierre sur le chemin. "Je suis favorable à ce que son apprentissage se généralise dans les écoles maternelles", commente la rectrice l'académie de Poitiers. Bénédicte Robert se déclare "favorable à ce que ce dispositif soit généralisé dans l'académie". Vingt-cinq stagiaires encadrent cette classe bleue toute la semaine pour ensuite pouvoir l'enseigner, à leur tour, dans leur propre structure.

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