Immobilier : 2021, année de l’incertitude

Après une excellente année 2020, les acteurs du marché de l’immobilier redoutent un peu les effets prolongés de la crise sanitaire, même si les indicateurs semblent toujours positifs. L’assouplissement des conditions d’emprunt devrait leur profiter.

Arnault Varanne

Le7.info

Dans notre dernier dossier immobilier (n°502), les courtiers s’inquiétaient du resserrement des conditions de crédit, ordonné par le Haut conseil de stabilité financière en décembre 2019. Un an plus tard, le HCSF a fait marche arrière, en assouplissant les critères exigés par les banques. Le taux d’effort maximal -d’endettement en bon français- passe ainsi de 33 à 35%, tandis que la durée d’emprunt fixée à 25 ans maximum pourra s’étirer deux ans de plus en fonction du projet (neuf ou avec travaux). Bref, de quoi permettre à des primo-accédants d’envisager leur premier achat plus sereinement. Enfin, en théorie... « En pratique, la recommandation n’est pas encore appliquée, constate Magalie Mue, gérante du cabinet MCF. Et les banques exigent toujours un apport des emprunteurs. »

Une dynamique post-confinement

Desserrement ou pas, le marché de l’immobilier a passé 2020 sans encombre, malgré la crise sanitaire. « On a réalisé, à l’échelon national, un volume de ventes égal voire supérieur à 2019, soit plus d’un million de transactions », constate Benjamin de Tugny, président de la Chambre Charente-Vienne-Deux-Sèvres de la Fnaim. L’agent immobilier basé à Châtellerault se réjouit de l’effet Covid post-confinement dont la dynamique se fait encore sentir. Notamment auprès des investisseurs qui achètent pour louer derrière. « Une certaine rareté se met même en place, même à Châtellerault où les produits bien placés partent très vite, sans toutefois d’augmentation des prix. »

Des paiements comptant

A Poitiers, Stéphane Roy n’hésite pas à dire que « tous les indicateurs sont au vert ». « Il y a une telle rareté qu’on manque de biens, ajoute le gérant de l’Agence du palais. C’est notamment dû à l’arrivée de clients parisiens venus ici pour trouver une meilleure qualité de vie ou d’investisseurs extérieurs qui veulent faire du locatif. » Et ceux-là n’ont pas de problème pour emprunter puisqu’ils paient comptant. « On sent vraiment que les agglos de notre taille sont très prisées et attractives », complète Stéphane Roy. 2021 ne semble pas partie pour le démentir, même s’il faut « rester prudent » selon Benjamin de Tugny. « L’immobilier repose avant tout sur la confiance », rappelle le président régional de la Fnaim. « On ne peut pas préjuger de ce qui va se passer sur le plan économique, renchérit son confrère poitevin. En attendant, l’année démarre sur les chapeaux de roue... »

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