Le bâti public se vend aussi

Du 15 au 17 février, l’ancien hôpital de Montmorillon sera vendu via des enchères en ligne. Un canal de vente parmi d’autres dont usent les collectivités et établissements publics pour se défaire d’un patrimoine devenu coûteux et encombrant.

Claire Brugier

Le7.info

L’ancien hôpital de Montmorillon, entièrement déserté depuis novembre au profit d’un bâtiment récent, va bientôt se découvrir une nouvelle vocation, loin du domaine médical pour lequel il a été construit dès 1793. Propriétaire du site, le CHU de Poitiers l’a mis aux enchères sur agorastore.fr, encouragé par une première expérience du genre avec l’ancien hôpital de Lusignan, mis à prix 50 000€, vendu 320 000€.

Châteaux, écoles, complexes immobiliers, terrains, appartements, maisons… En matière d’immobilier, « les biens proposés à la vente sur Agorastore sont très divers, constate-t-on du côté de la plateforme. Et le nombre de biens publics en vente est en hausse chaque année. » En 2020, ils ont représenté 85% du volume global des annonces, avec une plus-value moyenne de 35% par rapport à la mise à prix initiale.

Le « cloître » de Montmorillon est affiché à 70 000€, sa vente prévue du 15 février à 12h au 17 février à 15h. Le compte à rebours a commencé. Près d’une centaine de personnes ont déjà visité le site -passage obligé pour pouvoir participer à la vente-, avec dans leur besace des projets de logements, de foyers pour personnes âgées, d’activités tertiaires et artisanales… « Nous organiserons autant de visites que de besoin », assure Frédéric Marchal, directeur des constructions et du patrimoine au CHU.


2 000m2 
et une chapelle

Installé sur un terrain de 3 832m2, le bâtiment de 2 000m2, à un étage, est disposé autour d’une cour d’honneur et comprend une chapelle qui sera désacralisée sitôt la transaction effectuée. « Il est facilement isolable du reste du patrimoine hospitalier et il offre une vraie ouverture sur la ville », souligne Frédéric Marchal. Notamment sur la Cité de l’Ecrit. La précision est d’importance. « Je sélectionnerai les projets plus porteurs en termes d’activité économique pour la ville et ceux qui valoriseront le mieux le patrimoine ».

La même attention est portée par les services de Poitiers et Grand Poitiers au devenir de leurs biens immobiliers « quand ils présentent un intérêt particulier ou se trouvent en centre-ville de Poitiers, exprime Lisa Belluco, conseillère municipale et vice-présidente de Grand Poitiers en charge du Foncier. Tous les canaux sont utilisés. Cela peut aller d’une annonce sur Le Bon Coin pour les plus petits biens à un appel à projets quand le bâtiment présente un enjeu pour la ville, comme par exemple La Cité de la Traverse. Nous établissons alors un cahier des charges par rapport à ce que l’on veut voir émerger dans ce patrimoine. » En centre-ville, les acheteurs potentiels sont « en majorité des investisseurs ou des promoteurs immobiliers ». Pour ce qui est du prix, « il peut y avoir négociation, toujours sur la base de l’évaluation des Domaines ». Ce qui n’est pas le cas aux enchères où, précise Frédéric Marchal, « la mise à prix n’a rien à voir avec la valeur du bien ».

À lire aussi ...